Au Mali, hélas, toutes les occasions sont bonnes pour voler, s’enrichir. Chaque petit cadre fait tout pour créer et entretenir à son niveau une situation rentière. Matin, midi et soir, notre nation plonge davantage dans l’abîme de la désolation. Chaque jour que Dieu fait est pire qu’hier.
Jadis, lors de l’enrôlement du Ravec, l’ancien ambassadeur et l’ancien consul général que nous ne regrettons point, pour d’autres raisons, avaient néanmoins eu le mérite de multiplier les lieux d’action. Mieux, lors du scrutin présidentiel, ils avaient fait de leur possible. Il y avait au moins 6 lieux de distribution des cartes NINA. Seulement voilà beaucoup de Maliens avaient été omis. De nouvelles cartes NINA sont arrivées depuis janvier 2016 de Bamako et il faut les distribuer.
Au lieu de multiplier les lieux de distribution des cartes, une équipe restreinte constituée officiellement de bénévoles a été constituée de fils, de proches, d’obligés de l’agent comptable, de l’ambassadeur et du ministre conseiller. Nos fameux bénévoles sont gracieusement payés à distribuer les cartes mercredis, vendredis et samedis. Tous ces jours cités, des files d’attente de la honte se font devant le consulat. Ces files voulues et suscitées expliqueront un jour l’ouverture d’un nouveau consulat. Le machiavélisme de la part d’apprentis sorciers est pire qu’une bombe à hydrogène. Il tue l’essentielle chez l’homme : la dignité.
Une volonté de faire profiter quelques-uns
En réalité, il y a une volonté manifeste de faire perdurer cette situation pour que nos bénévoles le restent le plus longtemps possible. Mieux, être recrutés au consulat. C’est une récurrence.
Sinon, pourquoi ne pas utiliser globalement le budget alloué en recrutant plusieurs équipes qui feront le boulot un mois chrono maximum ? Des associations qui ont aidé gratuitement à gérer des bureaux de vote lors des scrutins présidentiels sont prêtes à distribuer nothing les cartes NINA. Notre vieil ambassadeur préoccupé à faire ouvrir un nouveau consulat ne leur répond même pas.
À l’ambassade annexe, Rue Pelleport, une quinzaine d’agents qui ne font rien s’ennuient. L’ambassadeur ne les met pas en contribution pour distribuer les cartes. Tous les mercredis, vendredis et samedis, ce sont des centaines de personnes qui sont obligées de venir à 5h 30 mn du matin s’inscrire pour pouvoir obtenir leur carte. Attention, le nombre de cartes distribuées est de 90 par jour soit 270 par semaine. Maximum. Entre-temps, ce sont des tableaux-bidons qui sont achetés par le comptable Mamadou Diakité au prétexte d’orner les murs. Ce sont des voitures d’occasion qui sont achetées plus chères que de neuves. Ce sont de prétendues fêtes qui sont organisées. Le citoyen malien dans sa passivité légendaire grogne, crie et reste, s’apitoie sur son sort. Le salut tombera du ciel certainement. Le président du Haut conseil des Maliens de France, Hamédy Diarra, a informé l’ambassadeur des difficultés liées à la distribution des cartes NINA. Mais, quand il (Hamédy Diarra) a compris qu’il risquait de se faire trop d’ennemis, il s’est retiré sur la pointe des pieds. Il ne veut point perdre sa part. Hélas, c’est cela le Mali.
Un ministre catalyseur
Comme si tout cela ne suffisait pas, début mars, du 2 au 7, le ministre Baby sera avec sa délégation en France. Pour parler et conclure une convention avec l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration). Il s’agit de la «Convention cadre de partenariat entre l’OFII/ L’ANPE/ L’APEJ pour le programme d’aide à la réinsertion de l’OFII au Mali».
En lisant le projet de convention, on observe que ce sont essentiellement les jeunes qui sont concernés. Voici une partie du projet de convention :
«Article 3 : Champ d’application
3.1 Les publics cibles sont susceptibles de concerner, sous certaines conditions, les ressortissants maliens : – rentrés au Mali avec une aide au retour de l’OFII ; ou séjournant en France en fin de séjour régulier, en qualité d’étudiants et dont le titre de séjour expire dans un délai maximum de trois mois au moment du dépôt de la demande d’aide à la réinsertion, et – qui ont confirmé leur demande d’aide à la réinsertion auprès de la Représentation de l’OFII à Bamako au Mali, dans un délai maximum de trois mois à compter de leur départ de France.
3.2 Sont exclus du programme les ressortissants maliens : – ayant acquis la nationalité française, ou étant en cours de procédure en vue de son acquisition, – âgés de plus de 65 ans, – ayant déjà bénéficié d’une aide à la réinsertion de l’OFII.
3.3 L’éligibilité des candidats aux aides à la réinsertion est confirmée par le Directeur de la Représentation de l’OFII à Bamako au Mali, ou son représentant, après examen de leur demande d’aide à la réinsertion.»
Curieusement, le Conseil national de la jeunesse section de Paris n’a pas été associé. Comment est-ce possible que M. Baby bien qu’étant au courant de l’existence du CNJ- France le mette à l’écart ? D’ailleurs, invité lors de l’élection du bureau CNJ de Paris bien qu’étant présent à Paris, M. Baby a préféré ses cent pas à Aubervilliers plutôt qu’honorer de sa présence.
Si le CNJ ne sert à rien qu’on le supprime
M. Baby donne priorités aux activités de Mme Hawa Deme, présidente l’association ADEM. (Association des Diplômés et Étudiants maliens de France) Pourquoi ? Le temps est meilleur juge. M. Baby, vous êtes ministre de la République. De grâce, jouez l’intérêt général pour votre propre honneur et pour celui du Mali.
L’ADEM est juste une association parmi les 47 associations membres du CNJ. M. Baby, normalement, vous devez être un rassembleur, ce n’est pas à vous de créer la zizanie au sein de notre communauté en France, notamment notre jeunesse. Si des gens vous intéressent à l’ADEM, planquez-les dans vos structures à Bamako. Ne favorisez pas par des voyages notamment sur Abidjan selon vos propres désirs. Le Mali est la chose publique.
Le président du Haut conseil des Maliens de France (HCME) Hamédy Diarra, tout comme la plupart des membres de son équipe, sont en France depuis plus de 30 ans (trente). Objectivement et subjectivement, la convention ne s’adresse pas à eux comme à nous autres en passe de devenir des »titres fonciers » en France. Cette affaire est celle de la jeunesse, de grâce, arrêtons nos cupidités et mettons-les en avant. Des gars qui ont traîné de 49 ans à 30 ans en France pour la plupart, en plus des associatifs, n’inspirant confiance à personne, n’encourageront personne à partir s’investir au Mali. À retourner au bercail. Si c’était évident, ils seraient rentrés, nous serions rentrés. Seul le cercueil se chargera du retour définitif peut-être de beaucoup d’entre nous. On ne fait pas son temps, le temps de ses enfants et celui de ses petits-enfants.
Seule la cupidité pousse Hamédy Diarra et son équipe à prendre en charge une chose qui les dépasse.
Le problème du Mali actuel se nomme IBK et il est malheureusement le président de la République. Confucius a dit : «Un seul homme, le prince, par son avarice et sa cupidité, suffira pour causer le désordre au sein d’une nation.» IBK, à quand la déclaration publique de vos biens ?
Boubacar SOW