Le déguerpissement des manifestants pro-Ouattara qui ont refusé d’obéir aux injonctions des forces de l’ordre maliennes a occasionné trois blessés dont un grave, selon le président du Rassemblement des Houphouëtistes (RHDP) au Mali, Jacques Kouassi (ancien Directeur de campagne de ADO). C’était dans la matinée du mercredi 29 décembre 2010. Cette tension fait suite à l’appel à la grève générale lancée par le camp d’Alassane Ouattara depuis la Côte d’Ivoire. A Bamako, ses partisans ont investi les locaux de l’Ambassade pour protester contre le maintien au pouvoir du président sortant, Laurent Gbagbo.
Selon une source confidentielle, le personnel de l’Ambassade s’est enfermé dans les bureaux pour éviter la rage des partisans du candidat nouvellement élu.
L’ambassadeur Ahipo Noël qui est arrivé sur les lieux n’a pas pu accéder à son bureau malgré la présence des forces de l’ordre qui visiblement voulaient éviter la colère des manifestants. Le chef de la représentation diplomatique arrivé sur les lieux à bord de son véhicule était obligé de rebrousser chemin. Quelques moments après, les forces de l’ordre ont fait irruption dans l’Ambassade pour déloger, de gré ou de force, les partisans d’Alassane Dramane Ouattara.
Selon notre interlocuteur, l’actuel Ambassadeur Ahipo Noël était en tête sur la liste des vingt cinq (25) Ambassadeurs rappelés par le président élu Ouattara. « Même s’il est sur le point de départ, il doit au moins permettre à son personnel de respecter le mot d’ordre de grève lancé par le camp d’Alassane Ouattara depuis la Côte d’Ivoire », selon les manifestants qui estiment qu’ils sont venus « notifier à l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire accrédité par le président Laurent Gbagbo au Mali et au personnel de l’Ambassade qu’il était temps de remettre de l’ordre dans la maison avant qu’il ne soit trop tard ». Par ailleurs se faisant le porte-parole des Ivoiriens, le président du RHDP au Mali, Jacques Kouassi, souligne : « nous condamnons fermement l’attitude des autorités maliennes à travers la police qui a pénétré dans les locaux de l’Ambassade de la Côte d’Ivoire pour frapper et traîner par terre des partisans d’Alassane Ouattara ».
Le président Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara se disputent la présidence de la Côte d’Ivoire, depuis le second tour de l’élection présidentielle le 28 novembre, le premier refusant de céder le fauteuil présidentiel au second qui a été démocratiquement élu aux yeux de la communauté internationale.
Gnimadi Destin
Boukary Daou30/12/2010