Amazone de la semaine : Aïchata Sangaré

Native de Garalo à Bougouni, depuis plus d’une vingtaine d’années, Aïchata évolue dans le domaine de vente de sables, de cailloux, de gravier pour la construction des maisons à usage d’habitation et d’autres types de bâtiments.

Aïchata n’a pas fait de longues études, ne voulant pas rester à ne rien faire à la maison, elle a commencé à faire du commerce. Dès son jeune âge, elle partait dans les villages acheter des céréales comme le maïs, le mil, le fonio, les arachides, pour ensuite venir les revendre dans les marchés de Bamako où elle réside.

C’est par la suite de son commerce qu’elle a commencé à se rendre dans les chantiers de construction, pour chercher des marchés et ensuite livrer du sable, cailloux, et gravier selon les besoins des maçons sur place.

De par son courage et sa détermination, Aïchata s’est intégrée petit à petit au monde de la construction à travers la vente du sable et gravier. Aujourd’hui, elle tient une place à Niamakoro-courani, à côté du parc animalier.

Les lieux de provenance du sable, gravier et cailloux d’Aïchata diffèrent selon les saisons. Ils proviennent généralement de Sébénicoro, Koulikoro, Kirina, Djicoroni-Para, Kalabancoro-dankan.

Aïchata compare toujours les prix et choisit le plus abordable, car elle veut toujours que le prix soit abordable pour ses clients. Elle se fait livrer par des chauffeurs de remorque qui viennent verser les chargements de sable, de cailloux et de gravier à son lieu de travail à côté d’un hangar qui fait office de son bureau. Les clients, à leur tour viennent acheter selon leur besoin et convenance, certains payent le chargement de brouette, d’autres avec des mototaxis ou parfois même avec des camions-Benz.

Aïchata travaille aussi comme cuisinière lors des grandes réceptions ou cérémonies de mariage et de baptême.

En plus d’être une véritable battante, Aïchata a un très grand cœur, elle aide beaucoup de personnes de son entourage. Elle est toujours présente pour ceux et celles qui sollicitent son aide. Elle est courageuse et humble, travailleuse et sociale.

À côté de son boulot principal qui est la vente du sable, gravier et cailloux ; elle fait aussi le petit commerce en vendant les habits, du bois de chauffe et du charbon.

De nos jours, notre Amazone est très fière de son choix parce qu’elle arrive à joindre les deux bouts grâce à ses activités et en même temps s’occuper de ses enfants et de sa famille.

Son plus grand souhait est que toutes les femmes soient indépendantes financièrement, c’est dans ce cadre, qu’elle lance un vibrant appel à tout le monde surtout aux femmes en les encourageant à travailler. « Il n’y a pas de sot métier encore moins de sous-métier » selon elle, que l’on soit instruite ou pas, la vie d’une femme ne doit pas se résumer en aucun cas aux seules tâches ménagères. Selon Aïchata, seul le travail libère une femme.

 

 

Haoua Ouane