Ségou Tignè : Vous êtes Amary Salia DAOU, c’est-à-dire que vous êtes le fils du vieux, notre père Salia DAOU qui a fait trois mandats à la tête de la Chambre de Commerce et d’industries de Ségou. Est- ce exact ?
Amary Salia DAOU : Oui, je le suis effectivement. Que ce soit moi, que ce soit mes frères et sœurs et tous les autres ; c’est le papa que nous aimons tant et auquel nous devons tout.
Ségou Tignè : Vous portez aussi le même nom que feu amary DAOU qui a été président de l’AS Biton de Ségou, Président de la ligue régionale de football de Ségou, président de la fédération malienne de football et dont le stade Amary DAOU porte le nom. Est-ce un parent à vous ?
Amary Salia DAOU : Oui, feu Amary DAOU et moi, c’est la même grande famille. C’est un oncle à moi et nous portons tous les deux le nom d’un de nos grands-parents.
Ségou Tignè : Que ce soit votre père Salia DAOU ou votre oncle Amary DAOU ; tous les deux ont été de grandes célébrités à Ségou, au Mali et même au-delà. Comptez-vous jouer le même rôle qu’eux ?
Amary Salia DAOU : Vous savez, dans la vie, chacun obéit presque à une sorte de destin. Qu’à cela ne tienne, le souci de nos deux anciens, c’est que nous parvenions à faire mieux qu’eux en parachevant leur œuvre. C’est de là que naît le progrès. Il est donc clair que mon objectif, c’est de pouvoir les incarner en les atteignant tout au moins dans tout ce qu’ils ont réalisé dans l’intérêt supérieur de tous et de toutes.
Ségou Tignè : Présentement vous résidez à Bamako mais cela n’empêche pas que vous soyez ici à Ségou depuis le Jeudi auprès de vos parents et de vos proches. Quelle signification vous donnez à cet acte ?
Amary Salia DAOU : Comme vous le savez, vous et moi, quelles que soient nos forces et nos grandeurs, nous ne serions rien sans nos parents qui nous ont donné la vie et dont les bénédictions nous sont toujours utiles. Donc par cet acte que je pose, c’est pour témoigner toute ma gratitude, toute ma récompense, toute mon affection à l’endroit de mes parents, père et mère. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à le faire. Nous le faisons tous, mes frères et moi. Notre père a ainsi la preuve que ses enfants s’entendent bien.
Ségou Tignè : On vous dit très serviable, très humain. Ce que vous donnez aux autres, le faites-vous par altruisme ou par intérêt ?
Amary Salia DAOU : Je ne vais pas trop m’éterniser sur ça. Tout ce que je fais pour les autres, c’est par solidarité, par altruisme et non pour un intérêt quelconque. Nous sommes éduqués dans ce sens. Et puis, lorsque j’étais élève, j’ai été beaucoup marqué par cette citation de Victor Hugo dans son roman « les misérables » : « L’humanité ne peut se sauver que par la bonté, la pitié et la charité ».
Ségou Tignè : Au sein de votre entreprise surtout au niveau de vos boulangeries et pâtisseries implantées u peu partout au Mali, nombreux sont les jeunes qui y travaillent. Cela traduit-il votre souci dans l’emploi des jeunes ?
Amary Salia DAOU : Oui. L’emploi des jeunes pour moi est un objectif premier parce que la famille, la société, l’Etat, c’est d’abord la jeunesse. Lorsque la jeunesse ne travaille pas, les jeunes perdent là un repère et tout s’effondre. Quand je vois les jeunes diplômés chômeurs sans travail, lorsque je vois ces jeunes valides déambuler par-ci et par-là, je suis très troublé car je vois leur avenir compromis. Aussi j’en appelle à tous, aux parents, à l’Etat, aux opérateurs économiques et à tous ceux qui ont quelques possibilités de se mobiliser afin de donner du travail à ces jeunes. L’intérêt du Mali, c’est dans ça.
Ségou Tignè : Monsieur Amary Salia DAOU, êtes-vous homme politique ou militant d’un parti politique ?
Amary Salia DAOU : Je ne suis pas un homme politique. Je n’appartiens à aucun parti politique. Cependant je m’intéresse à tout ce qui concerne la vie politique de mon pays surtout les implications que la politique suscite ici à Ségou.
Ségou Tignè : Un de vos frères ainé Boubacar Salia DAOU a été un très proche de l’ancien président Amadou Toumani Touré à travers le mouvement citoyen et même le parti PDES. Il est actuellement le président fondateur du parti Rassemblement des Compétences pour l’émergence du Mali (RCEM) . Est-ce que vous l’assister souvent ?
Amary Salia DAOU : Je m’empresse de vous dire que notre famille a toujours eu de bons rapports avec les différents présidents qui se sont succédé. Cela est dû à la très grande perspicacité et à la grande clairvoyance de notre père. Pour revenir à votre question, Oui, le frère Boubacar est l’homme politique de la famille. C’est son choix et nous l’appuyons afin qu’il réussisse dans cette entreprise où l’antagonisme et la trahison sont monnaie courante. Nous souhaitons aussi qu’il sache choisir ses collaborateurs parce que très souvent la politique est une eau troublée et il y a trop de mauvais pêcheurs dans cette eau. Comme l’a dit l’autre : « Ils viennent à nous comme des brebis mais au fond ce sont des loups ravageurs ».
Ségou Tigné : On sait que vous vous intéressé beaucoup au développement de la Commune Urbaine de Ségou, de la communauté. Quels sont vos rapports avec les ségoviens et quelles sont vos ambitions pour la cité des balanzans ?
Amary Salia DAOU : J’ai de très bons rapports avec de nombreuses personnalités de Ségou qui ont, comme moi, le souci du développement intégral de la ville de Ségou. Je sais que de nombreux ségoviens ont joué leur partition dans ce sens-là à la hauteur de leurs ambitions et de leurs fonctions. Je dois, moi aussi, apporter ma quote- part à l’édifice en créant des compétences et des opportunités au bénéfice de cette ville à laquelle je dois tout. C’est là un choix et une option. Il faut que cette cité dont nous chérissons s’élève dans le firmament de toutes les villes du Mali. Cette ambition doit être l’ambition de tous. Il faut donc que toutes les ségoviennes, que tous les ségoviens se donnent la main pour que Ségou des balanzans retrouve toute sa grandeur, toute sa splendeur sur tous les plans, je dis bien sur tous les plans. Il faut que les autres soient jaloux de notre cité.
Ségou Tignè : Monsieur Amary, il y a une semaine que le régime IBK a chuté. Quelles sont vos réactions ?
Amary Salia DAOU : Pour ne pas être un fataliste, je dirai que dans la vie il y a un temps pour tout, un temps pour commander et un temps pour ne pas commander. Tout ce qui commence, tout ce qui existe a une fin, que cette fin soit heureuse ou malheureuse. Quant à moi, je souhaite le meilleur pour notre beau pays le Mali entre les mains de celui que Dieu Lui-même aura suscité.
Ségou Tignè : Quels sont vos loisirs ?
Amary Salia DAOU : Moi, mon loisir principal, c’est le sport équestre, c’est le cheval auquel je voue toute mon admiration. D’ailleurs, très enfant, j’ai été un jockey. Toutes les fois que je suis à côté de mon cheval, je me sens très détendu.
Ségou Tignè : Le mot de la fin.
Amary Salia DAOU : Je vous remercie énormément à travers votre journal, je me réjouis de cette opportunité qui m’a été offerte pour m’adresser à vos nombreux lecteurs. Bon vent à vous. Persévérez dans cette voie qui est de dire la vérité.
Abdoulaye Yérélé