Un réseau d’escrocs de grands chemins tente sur un montage malicieux de casser son image juste pour qu’il parle. A qui profite cette tentative d’humiliation ?
Les faits :
Un malien, Moussa Diallo, né en 1946 à Fanga dans la région de Kayes, retraité en France, porte plainte le 17 février 2016 contre plusieurs personnes parmi lesquelles, l’ancien président du Mali, AOK. Son mandataire judiciaire Yannick Mandin adresse alors une citation à comparaitre à la liste des personnes. Le président Konaré, surpris, constitue un avocat, François Balique, pour le représenter à l’audience pour en savoir plus. Son avocat est seul à le représenter et pas avec un membre de sa famille. Le 14 avril 2016, l’audience s’ouvre au tribunal de grande instance de Paris. Le dossier est vide, même fantaisiste : le nommé Toriba Diarra désigné comme ancien chauffeur du Président Konaré est inconnu au bataillon et le supposé frère de Adam Ba Konaré est en fait une homonymie.
Alors un nouveau journal, à son deuxième numéro seulement, croit trouver matière à se faire une notoriété rapide. Il saute sur l’occasion et décide de traiter cette affaire en sensationnelle. Le journaliste de siège sur la base dit-il de documents qu’il aurait en sa possession, écrit sans recoupement les faits. Alors, il se fourvoie et se fait la caisse de résonnance de la seule version de Moussa Diallo. Le Cabinet et la famille du président Konaré, qui n’ont jamais été approchés par le journaliste sont éberlués et estomaqués. Ils cherchent à comprendre ce qui se trame encore contre ALPHA surtout après l’attaque de sa résidence il y a quelques années.
Alors question, à qui profite cette tentative humiliation ?
Notre analyse :
Notre première analyse porte sur la façon assez légère avec laquelle notre confrère a traité cette information. Ayant été l’un des animateurs phares du journal « people » de l’Indépendant, Bamako-Hebdo, il semble voir tout en people. Lui qui fut pendant longtemps animateur d’une rubrique sportive, sait mieux que quiconque qu’un plaignant n’a pas raison juste parce qu’il a porté plainte. C’est dans le jugement au fond qu’on saura s’il a raison ou pas. Attendons donc jusqu’à l’éventuel jugement avant d’écrire sur de telles choses. Et disons le tout cru l’auteur, de l’article n’a aucune compétence reconnue en matière de commentaire d’arrêts et de décisions de justice qui sont écrits dans un jargon que seuls des initiés peuvent interpréter et comprendre. Peut-être que dans les jours à venir des professionnels du Droit, plus doctes et privatistes nous en diront davantage sur cette affaire de façon à lever toute équivoque.
Le recoupement des faits auprès du cabinet du président Konaré à Bamako semblait pourtant plus facile que de joindre le nommé Moussa Diallo jusqu’à Paris. C’est pourquoi nous pensons qu’il y a anguille sous roche et peut-être aussi une volonté délibérée de nuire à l’image d’un homme dont le seul tort n’aura été en définitive que de se taire en refusant, par des sorties, de faire ombrages à ses successeurs dont beaucoup lui doivent leur carrière politique.
Notre confrère risque gros. Au Mali, il n’y a pas encore une dépénalisation des délits de presse. Il est donc probable qu’il s’exposera à la plainte des ayants droit d’AOK dans les jours à venir, quand cette affaire sera tirée au clair. Alors il faut savoir raison gardée.
Le silence de ALPHA, bien qu’incompréhensible même pour beaucoup de ses proches est pourtant à comprendre si tant qu’on estime, comme le prétendent certains maliens, qu’il serait à la base de ce qui nous arrive aujourd’hui. Quand on traite un homme de cette façon qui a tout donné à son pays dont il est arrivé même à changer l’image tant en Afrique que dans le reste du monde, que voulez vous qu’il dise et à qui ? Connaissant bien la nature des maliens, Alpha sait que ce n’est pas le moment pour lui de parler. Mais ceux qui le connaissent, savent qu’il souffre autant que tous de la situation dans laquelle le pays est et qu’il parlera, un jour.
Mais bien malin qui saura dire quand. Vouloir tirer les ficelles d’un procès factice contre lui juste pour qu’il parle n’est pas très honorable. N’abattons pas tous nos symboles. Sachons préserver certaines de nos figures emblématiques pour la postérité. A part notre histoire millénaire dont nous nous ressassions à volonté des figures que furent Soundjata, Babemba, Samory, Soumangourou Kanté, Da Monzon, Tièba, Firhoun et j’en passe, quel homme du Mali contemporain n’avons nous pas Sali ? Quand on parle du père de la nation, le président Modibo Keita, il s’en trouve des gens parmi nous qui parle tellement mal de lui qu’on se demande si on parle de la même personne. Ne parlons pas du dictateur Moussa Traoré qui s’est laissé aveugler par sa soif du pouvoir.
Alpha qui fut pourtant le bâtisseur de tant de projets et de programmes qui sont au fondement du Mali actuel, est lui aussi traité de tous les péchés d’Israël. Pire, ATT qui fut pourtant un bon président du Mali est traité, excusez du terme, comme un mal propre qu’il faut juger. Son seul tort est de n’avoir pas pu s’opposer aux velléités récolonisatrices de la France, dont le président de l’époque a délibérément saboté sa sortie et toute son œuvre avec cette rébellion fabriquée de toute pièce qui nous est revenue de la Lybie.
Alors, on se demande finalement au Mali sur quoi on est d’accord ? Quels modèles de maliens contemporains voulons nous laisser en inspiration à la postérité ? Alpha, quelque perfectible qu’aurait pu être sa gestion des affaires publiques, n’en demeure pas moins aujourd’hui l’un de nos plus sûrs ambassadeurs tant en Afrique que dans le reste du monde. Quel honneur avons-nous à salir l’image de Alpha, l’un des recours qui nous restent encore même si lui même se refuse à le croire ?
Cette hargne viscérale de bien de nos compatriotes à vouloir coûte que coûte que Alpha parle cache en réalité un amour et une nostalgie. C’est parce qu’on pense encore dans notre subconscient qu’il est la solution face à ce qui se passe et que sa parole résoudrait bien des problèmes. Mais dans la cacophonie actuelle, qu’est ce qu’on voudrait qu’il dise ? Et qui l’aurait entendu ? Sa sagesse, qui lui a recommandé ce mutisme est probablement le plus grand secret de sa résilience face aux flots d’accusations qu’on voudrait lui faire porter sur la faillite entre autres de notre armée et surtout de tous les maux dont souffre le Mali actuel.
Quelle est la responsabilité d’un président parti du pouvoir depuis 14 ans ? Même s’il avait mal fait des choses, ses successeurs ont eu tout le temps de redresser la barre si c’est aussi facile de changer le Mali et les maliens. Bref, n’abattons pas tout nos symboles.
Un simple recoupement des faits à Bamako aurait donc permis à notre confrère du nouveau journal le « Mali Aujourd’hui » de savoir que : le frère de Adam Ba, beau-frère du président KONARE est un médecin militaire qui professe en Allemagne au bénéfice d’une autorisation de sortie Nº99-005/DSSA en date du 16 août 1999 a lui délivrée par la direction du service de santé des armées. La discipline militaire au niveau d’un commandant ne lui permet pas de gérer une société guinéenne de transit. Le « Ba » dont parle la plainte de Moussa Diallo est un guinéen, gérant d’une société guinéenne de transit. Une analyse graphologique rapide de certaines correspondances relatives à des transactions commerciales avec son complice Moussa Diallo, entre 2000 et 2010 prouve à suffisance qu’il ne s’agit pas du même homme.
L’avocat du président Konaré le précisera lui-même aux sites de republication d’articles, MaliWeb et Malijet, que toutes les personnes citées dans la plainte, à savoir, les dénommés Samba SOW, Doussou DOUMBIA, N’ti KONARE, Sabim DOUCOURE et Madou TRAORE, n’avaient aucun lien direct ou indirect avec le Président KONARE ou son épouse. Le supposé chauffeur du président AOK est inconnu au bataillon.
Autre question, pourquoi M. Diallo a attendu pour une affaire qui date de 2001, soit 15 ans après avant de porter une telle plainte ? Il dit avoir eu raison à la suite d’une décision de justice du tribunal de la Commune V sur cette affaire. Qui s’en souvient ? Une telle affaire sur AOK en 2005 a-t-il pu se passer sans que la presse ne s’en saisisse et en fasse ses choux gras ? Une telle affaire si tant est qu’elle était fondée peut-il se passer en France sur un ancien chef d’Etat de la trempe de ALPHA sans que la presse française ne s’en fasse largement échos ?
Sans que Jeune Afrique surtout n’en parle. C’est pourquoi nous pensons que cette affaire nous réserve des surprises. En l’état actuel de notre niveau d’information, ALPHA n’est ni de près, ni loin mêlé à une telle affaire, ni un membre de sa famille.
C’est pour toutes ces raisons et après plusieurs recoupements que nous pensons que le nommé Moussa Diallo semble être une personnalité troublée et dont le cas pourrait relever très probablement de la psychanalyse. Il est dans un réseau d’orpailleurs mafieux guinéens dont il vendrait depuis plusieurs années les pépites au marché noir et tantôt il est à la tête d’une entreprise de construction.
Son titre de séjour en France Nº F-0025655797 prend fin normalement le 11 novembre 2016 et sa société est en cours de liquidation. Le supposé trafic d’influence du président Konaré pour libérer des malfrats en Guinée est tout aussi du faux.
Il semble faire allusion à une correspondance du Haut Conseil des maliens de l’extérieur, en date du 6 février 2001, qui à travers le Conseil des maliens de Guinée, a adressé au Ministre de la Justice de ce pays où il demandait suite à l’arrestation de ressortissants maliens par la gendarmerie départementale de DIXINN de bien vouloir mettre à sa disposition lesdits maliens. Une requête à laquelle la justice guinéenne avait accédé. De là à en faire l’amalgame en y voyant la main d’un président à un an de la fin de son mandat n’est décidément pas innocent.
Les maliens ne se souviennent pas de cet Alpha dont parle la citation de Moussa Diallo. Le Mali sous Alpha, de juin 1991 à juin 2002, quelque critiquable qu’il puisse être, n’était pas un Mali de grands scandales. Tenter de salir et de vilipender un tel homme parce qu’il refuse de parler est une entreprise malsaine qui ne profite à personne. ALPHA, qu’on l’aime ou qu’on le haïsse, est l’une des images les plus respectées du Mali à l’extérieur, tant en Afrique que dans le reste du monde. Alpha est un mortel avant tout, il peut et a même pu se tromper, mais ce que personne ne peut lui denier c’est son amour et son engagement pour le Mali.
Pourquoi une telle haine contre l’homme ? A qui profite une telle infamie ? L’ancien président américain John F. Kennedy, qui a laissé à la postérité cette citation restée célèbre, avait bien raison quand il affirmait que l’on ne connaît une Nation qu’aux hommes qu’elle produit, mais aussi et surtout qu’à ceux dont elle se souvient et qu’elle honore.
O’ BAMBA
Source: Info@Sept 25/04/2016