Le Président Guinéen Alpha Condé, l’un des médiateurs de la crise togolaise à l’occasion du 31ème sommet de l’UA tenu à Nouakchott en Mauritanie, était l’invité le 02 juin 2018 de la télévision France 24. Sur la question de la médiation de la crise politique togolaise, il a relevé quelques avancées notables malgré les divergences de points de vus entre les protagonistes de la crise.
Dans son interview, il est revenu longuement sur la conclusion qui a sanctionné la dernière rencontre avec l’opposition et le pouvoir de Lomé, le 27 juin 2018 dernier. Il a aussi tenu à expliquer le rôle de la médiation et la confusion sur la date des élections législatives. « Nous n’avons pas appelé à des élections. L’opposition reproche au gouvernement de préparer des élections sans consensus. Nous avons dit, si le mandat du parlement arrive à sa fin et qu’il n’y a pas consensus, ils peuvent dire que le problème est légitime. Nous avons dit conformément à la constitution que le parlement reste en place jusqu’à l’élection d’un nouveau parlement et que le gouvernement arrête la préparation des élections. Ils seraient irresponsables de ne pas dire une date indicative. Nous voulons que le gouvernement et l’opposition trouvent une solution consensuelle pour que l’opposition participe à la gestion afin de pouvoir contrôler l’évolution du pays. Notre rôle c’était de les écouter et de faire le compte rendu de nos pairs qui nous ont désignés, au prochain sommet de la CEDEAO. Mais nous n’avons pas fixé une date, nous avons dit que c’est une date indicative », a précisé le Prof Alpha Condé.
A l’en croire, il y a eu des progrès dans le dialogue malgré l’écart de position entre le pouvoir et l’opposition togolaise. « Il y a eu qu’en même des pas mais c’est un peu difficile parce que les positions entre l’opposition et la mouvance sont très éloignées, mais il y a eu des pas. Des gens ont été libérés, le président a accepté que l’opposition puisse faire des manifestations mais en accord avec les force de sécurités pour que cela n’abouti pas à des morts et destruction des bien publics. On peut pas dire qu’il n’a pas de progrès mais on est très loin de la solution. Nous ne désespérons pas mais nous pensons que progressivement en dialoguant nous arrivons au consensus. Nous ont fait confiance au Président Faure comme à l’opposition », indique le professeur. Avant de clarifier sur ce qui se dit dans les coulisses sur les Présidents africains. « Je dis clairement que nous ne sommes pas un syndicat de chefs d’Etat pour se soutenir les uns et les autres, nous ne sommes pas non plus des pyromanes. Ce qui importe pour nous c’est qu’on tienne compte de la volonté du peuple togolais et qu’il y ait un gouvernement qu’il accepte et le représente pour que ce pays se développe. Nous sommes très clair nous ne soutenons ni le Président Faure ni l’opposition, nous voulons que la classe politique s’entende pour un processus démocratique qui va permettre au pays de se développer. On est plus complice, on ne se soutien les uns et les autres », a clarifié Condé.
A cette entrevue, il a aussi, sur la question des migrants, fait savoir que son pays ne prendra pas de décision, mais s’alignerait sur celle de l’Union Africaine.
Kévin
Diasporaction.fr
