Agé d’une quarantaine d’années, Alou Coulibaly est un jeune qui compte dans le monde de l’entreprenariat social. Promoteur du Complexe scolaire Mafa, comportant un cycle fondamental et secondaire général et professionnel, il peut se targuer aujourd’hui d’un effectif qui témoigne de son sérieux. Pourtant, que de chemin parcouru pour en arriver là ! Un parcours parsemé d’embûches… mais aussi de roses. Il était l’invité de « Leader de demain » de Renouveau TV.
On est loin, très loin du temps où l’étudiant Alou Coulibaly, venu de Samankilé-Bokoro dans le cercle de San pour poursuivre ses études universitaires, s’essayait à tout pour s’occuper de ses études et survivre à Bamako.
Alou Coulibaly vendait des produits de quincaillerie après ses cours à l’ex-Faculté des lettres arts et sciences humaines de Bamako (Flash). Les succès engrangés à l’école par le jeune Coulibaly l’ont été sur fond de galère. En 1999, alors qu’il était étudiant, il s’est vu dans l’obligation de se marier sous la dictée de ses parents.
La contrainte étant le moteur de la créativité, Alou Coulibaly parvient tant bien que mal, à subvenir aux besoins de sa famille avec sa bourse d’études jusqu’à ce que l’idée de se lancer dans l’informel en ouvrant un petit commerce de quincaillerie se concrétise.
« S’il m’arrivait d’être assis, ce n’était pas pour papoter, mais surtout pour surveiller les sacs de ciment exposés devant, en attendant d’éventuels acquéreurs. Je faisais tout. Rien que pour joindre les deux bouts », a assuré l’invité devant un public suspendu à ses lèvres.
Collaborateur sincère, il cherchera lui-même à améliorer les activités du magasin de ciment. Il lui arrivait de transporter les sacs de ciment à bord d’un pousse-pousse derrière lequel il s’échinait.
« C’est un client qui a fait basculer ma vie. En 2004, quand j’étais dans ma petite quincaillerie, un certain Djittèye est venu acheter ses matériaux de construction dans mon magasin. C’est au cours de la conversation que l’idée de créer une école dans le quartier a germé. Le virus m’a piqué avec l’idée de tracer ma voie dans ce métier… »
C’est dire que très tôt, Alou Coulibaly a cultivé le sens du business et chaque fois sa persévérance a fini par payer. En effet, le jeune Coulibaly deviendra le premier promoteur d’école à Yirimadio-Yorodiambougou. D’où ce surnom Mafa Coulou qui lui colle désormais à la peau.
Vendeur de ciment, puis enseignant, Alou Coulibaly va voir son étoile briller dans le ciel l’enseignement privé. Le « Tout petit promoteur » comme l’appelaient les amis, est devenu incontournable dans le secteur.
« En plus du Complexe scolaire Mafa de Yirimadio-Yorodiambougou, j’ai des complexes à Siracoro-Méguetana, à Yangasso et à San. L’effectif est évalué à plus de 1000 élèves. Mon futur projet est la création d’une université privée », a-t-il annoncé.
Selon l’honorable Kalifa Doumbia, l’histoire d’Alou Coulibaly est de celles qu’il faut conter à la jeunesse qui se morfond dans le chômage et attend tout de l’Etat, se plaignant du manque de travail.
Bréhima Sogoba