La majorité présidentielle, l’opposition républicaine et démocratique, des responsables de la Plateforme, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma), de la société civile et des diplomates accrédités au Mali ont pris part à cette conférence débat. Nous vous proposons des extraits de leurs interventions.
Sidi Ali Ould Bagna, président de la jeunesse Arabe du Mali
‘’ L’accord d’Alger n’arrive plus à gérer les problèmes’’
Sidi Ali Ould Bagna a participé à la rencontre communautaire de Boujbeyha au cours de laquelle une colonne d’une vingtaine de véhicule est arrivée, et les Djihadistes qu’ils sont ont tenu à prendre la parole et exiger la prise en compte de leur position islamiste conforme à la charia. Ci-dessous l’intervention de Sidi.
Je suis allé, en tant que chef de fraction, à la rencontre de paix entre les communautés à Boujbeyha ou les membres d’Aqmi ont fait irruption avec 20 véhicules. Cette irruption d’Aqmi traduit la dégradation de la situation sur le terrain, conséquence du blocage de la mise en œuvre de l’accord.
Après la crise de 2012, l’occupation du ¾ du territoire se soldant par toutes les difficultés que nous connaissons, l’accord d’Alger qui est un ouf de soulagement n’arrive plus à gérer les problèmes. Est-ce que l’accord règle réellement quelque chose sur le terrain ? Il n’a fait que déplacer les problèmes. La population est frustrée et ne compte plus sur cet accord. A un moment donné, l’accord a créé de l’optimisme, mais vu la dégradation, je crois que cet accord ne donne plus envie d’optimiser même si on a envie d’optimisme pour régler le problème.
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Younouss Hamey Dicko, Président du RDS
« C’est la première fois que je vois la CMA et la Plateforme ensemble en discussion avec nous. C’est un bon point de l’action du Parena »
Je salue la présence de la CMA et de la Plateforme dans cette salle et l’initiative permanente du Parena de poser des problèmes importants de notre nation aux autres acteurs du Mali. Je voudrais aussi opiner sur deux problèmes soulevés par le Président Tiébilé Dramé parce qu’indépendamment des situations qui arrivent régulièrement au Mali, le Parena et le RDS ont toujours tenté de faire en sorte que nous puissions nous parler. Je salue l’accord de Ouaga. Il nous a permis d’organiser les élections présidentielles et législatives avec l’appui de la Minusma. Je pense que Mr Dramé qui est un diplomate avisé sait quelle pression il a subi quand il était à Ouaga. Il doit imaginer la pression subie par le gouvernement à Alger. La pression que le Mali subissait à Ouaga ne valait pas le millième de ce qu’il subissait en Alger. Dans ces conditions, je pense qu’en tant que diplomate avisé, il doit comprendre objectivement ce que le gouvernement du Mali a vécu à Alger. Je pense que les enjeux n’étaient pas les mêmes et les objectives non plus. Il n’est peut être pas juste de dire que le gouvernement du Mali n’avait pas un programme à Alger et qu’il n’avait fait que subir. Cela n’est pas très exact parce que le gouvernement avait son programme qu’il a négocié avec la médiation et avec les mouvements armés. Nous ne pouvons pas dire que le gouvernement a manqué de vision. Au contraire, s’il avait manqué de vision, il n’y aurait pas cet accord. Il faut accepter que le gouvernement du Mali a été honorable dans l’action à Alger pour qu’on puisse arriver à cet accord. Une fois l’accord obtenu, nous savons, des forces s’entretuent pour empêcher l’application de l’accord.
Mais je crois aussi que l’appel du Parena « Ensemble, savons le Mali » fait partie des outils que nous utilisons pour parvenir à la paix. Les mouvements, effectivement, ne se font plus la guerre, n’attaquent plus directement l’armée malienne, mais d’autres forces connues à travers le monde pour leur dangerosité sont en action en territoire malien. Je rends hommage au Parena d’ouvrir ce débat là, je rends hommage à la Présidence, à nos camarades, à nos enfants, à la CMA et à la Plateforme. Parce que c’est la première fois que je les vois ensemble en discussion avec nous. C’est un bon point de l’action du Parena.
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Djibril Tangara, président du FCD
« Nous ne pouvons pas sauver le Mali si nous ne nous faisons pas confiance »
Nous avons constaté que lors de la révision du document final de l’accord nos préoccupations n’étaient pas prises en compte. L’accord est bien. Il n’y a pas d’accord parfait. Je vous remercie pour cette initiative qui vise à sauver le Mali. Mais nous ne pouvons pas sauver le Mali si nous ne faisons pas confiance à nous-mêmes c’est-à-dire : la classe politique, la société civile. Il faut que nous nous fassions confiance. Cette confiance, elle est obligatoire.
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Souleymane Koné, ancien ambassadeur du Mali en Mauritanie
« Le gouvernement actuel nous tire vers le bas »
Si nous voulons sauver le Mali, je pense que nous devons pouvoir taire un certain nombre de choses : des rancunes ou alors de ramener chaque fois les propos à nos propres personnes. Il y a un problème dans l’application de l’accord. Si nous voulons aller ensemble, il nous faut un leadership qui veut aller dans ce sens. Le pays est confié à une équipe. Et cette équipe nous tire vers le bas par l’inertie. On a l’impression que tout est fait volontairement pour que les choses ne se résolvent pas. Je vais donner des exemples précis : dans l’accord de Ouaga, il y avait un temps d’application et cela n’a jamais été fait. La première réaction c’était de s’opposer à l’accord de Ouaga. Cela nous a fait perdre six mois. L’accord issu du processus d’Alger, en dépit de toutes nos oppositions, a été signé. Et quand il a été paraphé, tout a été fait pour cacher l’accord aux Maliens. On a dit simplement accord égal paix. Personne ne connaît son contenu. Des voix plus autorisées que la mienne on fait des sondages pour prouver que 80% des Maliens ne savent pas ce qu’il y a dans l’accord. La faute incombe à ceux qui n’ont pas fait correctement leur boulot. Alors pourquoi veut-on nous maintenir dans cette situation végétative ? Les Nations Unies ont clairement dit que c’est au Mali de prendre des initiatives. Et à ce jour, le Mali n’a pris aucune initiative et chaque fois que le gouvernement est en difficulté, on indexe la Minusma ou la France. Nous avons souvent dit dans nos apparitions publiques qu’on ne peut pas signer un accord et penser faire la ruse à côté. Ce pays est un pays de principe, donc quand on signe quelque chose, on l’accepte. Aujourd’hui, nous avons trois départements qui travaillent de façon désordonnée sur les mêmes questions.
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Ahmed Ould, président du MAA
‘’ Nous avons besoin de la responsabilité des responsables, des frères capables de réfléchir d’analyser la situation’’
Nous avons besoin de la responsabilité des responsables, des militants pour la paix et la sécurité. Nous avons besoin des frères capables de réfléchir d’analyser la situation qui prévaut et qui est la nôtre. Le conflit a déchiré ce pays. Les parties prenantes se sont entendues d’abord à Ouaga. En outre, nous souhaitons l’application rigoureuse de l’accord de paix signé ici à Bamako entre la partie gouvernementale et les mouvements de la plateforme et de la Cma. Et il y a une lenteur préjudiciable à la paix et à la sécurité. Je souhaite que les parties prenantes soient clairvoyantes et ce que nous demandons est l’application de l’accord. Le vent de la liberté a soufflé dans notre monde et personne ne peut l’arrêter.
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Me Harouna Toureh, président de la Plateforme
‘’ L’accord est en péril’’
L’accord est en péril, je le dis et j’espère que des oreilles bien attentives porteront ce message à la partie gouvernementale. Si l’accord est en péril, c’est le Mali qui est en péril. Donc le Mali a besoin d’être sauvé. L’accord est en péril parce que nous avons remarqué qu’il n’y a pas suffisamment de motivation, d’engagement global bien porté, réfléchi de la part du gouvernement du Mali à aller de façon claire et nette dans la mise en œuvre cet accord. Nous avons eu beaucoup de discussion très convenable avec les personnes en charge de cet accord ? Mais c’est comme des élèves qui partent à l’école sans cahier, sans bic et s’asseyent et puis à la récréation ils rentrent à la maison avant la fin des cours. C’est un peu cette impression qui nous a été donnée. Donc, c’est vraiment sérieux. Au même moment, les djihadistes sont en train d’occuper le terrain. Ils participent maintenant à des réunions publiques. Ils font des déclarations publiques. Ils se font filmer et ils diffusent des images pour dire qu’ils sont contre le Mali, contre tous les alliés du Mali, contre la CMA et la Plate-forme seulement parce que nous avons signé cet accord. Et donc tous les acteurs de l’accord sont considérés comme leurs ennemis. C’est ce qui se passe actuellement dans le nord du Mali. Le Mali existe avant tout, mais Gao, Tombouctou, Kidal, Taoudeni, Ansogo et Ménaka il n’y a personne qui assure la liaison urbaine et personne ne peut sortir de la ville de Gao ni de Tombouctou sans avoir pris une multitude de précautions possibles. Je demande aux hommes politiques (la majorité présidentielle et l’opposition) de se mettre ensemble et de regarder ce qui s’est passé en France, lors de l’affaire du Bataclan, pour en tirer des leçons. Certaines batailles entre la CMA et la Plate-forme ont fait plus de 130 morts en une demie journée et pourtant cela n’a pas amené les Maliens à prendre conscience du danger de la confrontation qui se passe au Nord du Mali encore moins leur donner envie de créer une union nationale autour de cette question. C’est pour dire qu’il faut que les Maliens se remettent ensemble et que la majorité présidentielle se rapproche de l’opposition afin de travailler ensemble. Je ne parle pas d’une simple collaboration, mais d’implication et d’exclusivité permanente de façon à ce que cet accord qui est une chance pour nous puisse voir le jour et que le Mali soit sauvé. Si non je ne cesse de le dire et je le dis à mes interlocuteurs, la prochaine rébellion pourrait être décisive parce qu’en 1963 : ils étaient 3 ou 4 à prendre les armes, ils ont pu prendre une ou deux tribus. En1990 : toutes les communautés Arabo-touareg ont pris les armes et en 2006 également une grande partie de la Communauté Arabo-touareg a pris les armes et en 2012 toutes les communautés du Nord ont pris les armes les unes contre les autres. C’est pourquoi, je vous demande de faire attention car la prochaine rébellion sera décisive c’est-à-dire elle tuera définitivement le Mali si l’on n’y prend pas garde. Il faut éviter les discours qui choquent, les discours qui frustrent. On est au stade du pardon. Que tous les Maliens se pardonnent entre civils, militaires, jeunes. Cette œuvre ne peut être construite que lorsque ceux qui dirigent s’entendent avec ceux qui ne dirigent pas et que le pouvoir sache qu’il n’y aura la paix et la tranquillité qu’en partageant le pouvoir c’est-à-dire s’entendre avec toutes les communautés à travers leur représentation : les organisations politiques, refonder le pays, réfléchir ensemble et voir ce qui va et ce qui ne va pas. C’est ensemble que nous sauverons le Mali. Nous l’avons compris au Nord, la CMA et la plate-forme se sont mises ensemble. Il faut que cet ensemble se développe.
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Fahd Ag Almahamoud, Secrétaire général du Gatia
« La situation que nous vivons est la conséquence de l’enchaînement répété de multiples erreurs depuis l’indépendance »
Je remercie le président du Parena qui nous a permis de parler sur la situation du Mali. La situation que nous vivons est la conséquence de l’enchaînement répété de multiples erreurs depuis l’indépendance. De l’indépendance à nos jours, le Mali n’a pas pu installer un Etat digne de ce nom sur l’ensemble de son territoire. Le nord désertique et beaucoup plus large que le sud a fait moins d’attention de la part des autorités du pays. Les problèmes du nord peuvent être attribués à trois acteurs principaux. Le premier acteur est constitué de ceux qui ont des revendications politico identitaires, le deuxième est constitué de ceux qui se prononcent sous un agenda religieux et le troisième, c’est le narco trafic. Chacun de ses trois acteurs peut à lui seul être un grand acteur de déstabilisation pour n’importe quel pays dans le monde. Et les trois se sont retrouvés en même temps, dans la même zone dans un Etat qui était beaucoup plus préoccupé par les élections de 2012 que par ce qui se passe dans son nord. En ce qui concerne l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sa mise en œuvre doit être faite avec beaucoup plus de sérieux et d’accélération pour désarmer et cantonner les groupes armés pour qu’on sache qui est porteur d’arme qui circule en dehors des lois de l’Etat. Sans cela, l’Etat ne pourra pas savoir qui est armé ou non. On se pose la question pourquoi tant de regain de violence ? C’est très simple à comprendre, car le monopole de la violence n’a pas été maitrisé par l’Etat. Les structures que l’Etat a mise en place pour sécuriser la zone ne répond pas à la norme.
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Mohamed Ould Mahmoud, CMA
‘’ Nous sommes tous Maliens et alors sauvons le Mali’’
Merci au président du Parena d’avoir organisé cette conférence. On cherche à savoir pourquoi la mise en œuvre de l’accord prend du temps et pourquoi elle n’a pas pu respecter certains calendriers et quelles sont les conséquences par rapport à ce retard ? Si on ne revient pas à l’essentiel, on risque de perdre le peu qui a été construit. Quelqu’un l’a dit que l’accord viole la constitution, mais la constitution n’est pas le Coran ou la Bible. Elle est faite pour le bien être de la population. Et par conséquent, lorsqu’elle ne s’adapte pas, on doit la changer pour le bien être des populations. Depuis le 20 juin 2015 jusqu’à nos jours, qu’est ce qui a été fait ? Il faut que tout le monde se mette ensemble pour sauver le Mali. Nous sommes tous Maliens et alors sauvons le Mali. Si on continue à s’entretuer, je pense que c’est ce que les terroristes cherchent. Depuis qu’on a signé l’accord de paix, nous sommes restés à Bamako auprès de toutes les forces vives pour voir comment on peut faire bouger les choses. Nous avons entretenu des séances de travail avec nos amis de la Plateforme, du gouvernement du Mali pour que les choses bougent mais malheureusement plus nous perdons du temps, plus nous donnons du temps aux autres d’occuper l’espace. C’est pour cela qu’on ne veut pas être dans le silence, il faut qu’on parle. Il faut qu’on invite les autres à prendre part à la mise en œuvre de l’accord. Si l’Etat doit revenir à Kidal, il y a des conditions (sécuritaires, politiques, économiques et institutionnelles) que l’Etat doit remplir pour revenir à Kidal. Le président du Parena a parlé de deux choses essentielles qu’il faudrait faire : une conférence d’entente nationale et la mise en place des autorités de transition. Au nord, à Tombouctou, Gao et Kidal, il n’y a pas d’autorité. Il ne faudrait pas voir le nord comme un lieu où il faut seulement redéployer, mais une zone dans laquelle on doit construire et développer. Mais malheureusement, on a tendance à voir le nord comme un endroit où on doit seulement redéployer, ramener les casernes et l’administration, non ! A Bamako, il y a toute l’administration, mais ça n’a pas empêché l’hôtel Radisson d’être attaqué.
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Mamadou Keïta, secrétaire général des Fare Ankawuli
« Ce n’est pas l’opposition, mais les signataires de l’accord qui sont en train de dire que le gouvernement traine »
Je remercie Tiébilé pour cette initiative afin de parler du Mali. Vous vous souvenez le 2 décembre dans la salle Fodé Kouyaté, la majorité présidentielle avait demandé a rencontrer l’opposition et le président de la majorité présidentielle avait placé cette rencontre sous le signe de sauvons le Mali d’abord. Ce matin, 12 décembre, dix jours après, le Parena nous conduit à une conférence débat et le slogan « ensemble sauvons le Mali ». Je pense que la majorité et l’opposition conviennent qu’il y a urgence et qu’il faut sauver ce pays. Ce matin, le porte parole de la majorité présidentielle a tenté de justifier l’injustifiable. Il faut qu’on recadre les choses. L’accord préliminaire de Ouagadougou a été très clair. C’est ce qui a permis la tenue de l’élection présidentielle au Mali, d’avoir un gouvernement légitime pour qu’on puisse rentrer dans un processus de négociation. Et un délai de 2 mois avaient été fixés pour que les nouvelles autorités enclenchent le processus de négociation. Il a fallu attendre six mois pour qu’on rentre dans les négociations. Ça ce n’est pas le fait de la Plateforme, de la Cma ni de l’opposition, mais le fait du pouvoir que le peuple malien a porté au pouvoir. Ils ont trainé. Après la signature de l’accord issu du processus d’Alger, on attend six mois encore pour sa mise en œuvre. Ce n’est pas le fait de l’opposition ou des parties prenantes, c’est le fait du pouvoir en place. Six mois après la signature de l’accord, on traine, aujourd’hui ce n’est pas l’opposition, mais les signataires de l’accord qui sont en train de dire que le gouvernement traine. Pourquoi vous trainez ?
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Mamadou Bakary Traoré, chercheur, journaliste indépendant
‘’Si le président fait une semaine dans la région de Kidal, je suis sûr et certain que la mise en œuvre de l’accord va commencer’’
On voit un président candidat descendre sur le terrain. Un président qui est déjà candidat en 2018. Ça me fera plaisir de le voir s’aventurer dans les zones du nord comme il est en train de le faire dans les autres zones du pays. Oui. S’aventurer dans le nord, aller voir sur le terrain la situation réelle. Peut être que nos frères qui sont en difficulté au nord se sentiront plus ou moins Maliens et que cela peut aussi apaiser les cœurs. Si le président fait une semaine dans la région de Kidal, je suis sûr et certain que la mise en œuvre de l’accord va commencer.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
Madiassa Kaba Diakité
Youssouf Z Keïta
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain-Mali 14/12/2015