Allocution du Président de la République, Chef de l’Etat S.E.M Ibrahim Boubacar KEÏTA à l’occasion du Conseil des Ministres inaugural du Gouvernement dirigé par M. Soumeylou Boubèye MAÏGA
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
En vous adressant mes chaleureuses félicitations pour la confiance méritée ainsi que mes vœux de réussite, il m’a paru opportun de vous définir dans cette lettre, les grandes lignes de votre mission.
Tout d’abord, je vous engage à poursuivre l’exécution et le prolongement des chantiers déjà ouverts dans les domaines suivants qui constituent pour vous des défis importants à relever. A savoir : la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, l’énergie, l’eau, le désenclavement, l’éducation, l’agriculture et la santé.
Ensuite, je vous invite à accorder une attention particulière aux questions suivantes :
1. La poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger.
- L’endiguement de l’insécurité grandissante dans le centre du pays.
- La satisfaction de la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales.
- L’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées.
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Le renforcement d’un climat de paix et de sécurité sur toute l’étendue du territoire national mérite toute votre attention. Je me réjouis des efforts déployés par le Gouvernement et les parties signataires en ce qui concerne la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali.
Je vous exhorte à poursuivre les efforts pour maintenir le climat de confiance entre les parties signataires de l’Accord, tout en prenant en compte les aspirations des uns et des autres.
Je vous demande de ne jamais perdre de vue que l’accélération de la mise en œuvre dudit accord est une des conditions essentielles pour la paix et la tranquillité sociale.
Au demeurant, la paix ne sera durable qu’au prix d’une entente nationale. C’est dans ce cadre que la Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale issue des conclusions de la Conférence d’Entente Nationale, propose des mesures d’amnistie en faveur de certains acteurs de la rébellion armée de 2012.
Je vous demande d’initier très rapidement un projet de loi sur l’Entente Nationale qui prendra en charge ces propositions.
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
La Lutte contre le terrorisme et l’insécurité passe par une montée en puissance et en efficacité de nos forces armées et de sécurité.
C’est à cet égard que je vous invite à poursuivre et à intensifier la mise en œuvre de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM) et de la Loi d’Orientation et de Programmation Sécuritaire (LOPS).
L’idée de contribuer au renforcement des structures et mécanismes nationaux et internationaux mis en place, dont le G5 Sahel, ne doit jamais vous quitter.
La situation sécuritaire des régions du centre demeure un défi important pour lequel des réponses adéquates sont attendues par les populations. Je vous engage à accélérer sans délai l’opérationnalisation effective du Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC).
Il vous incombe de garantir le retour de la quiétude dans cette partie du pays afin de permettre le retour effectif de l’administration, permettre aux enfants de se rendre à l’école en toute quiétude et aux populations de vaquer avec sérénité à leurs occupations.
Ainsi, un dialogue politique inclusif sur la situation sécuritaire dans le centre du pays doit être conduit sans délai.
Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres,
La paix au Mali ne saurait être durable que si elle est soutenue par la satisfaction des besoins essentiels des populations. C’est pourquoi nous avons élaboré le Programme Présidentiel d’Urgences Sociales qui comporte de vastes chantiers sur la santé, le désenclavement, l’éducation et la fourniture d’eau et d’électricité.
Je vous demande d’accélérer la mise en œuvre de ce programme afin de soulager les souffrances de nos braves populations, réduire les inégalités sociales et jeter les bases d’une relance économique.
Les performances économiques réalisées doivent être consolidées, durables et inclusives ; chaque malienne et chaque malien doit en percevoir les dividendes.
Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres,
L’année 2018 est une année électorale. Au regard des attentes des maliens, il est de la plus grande importance que les élections soient transparentes et crédibles pour mettre notre pays à l’abri d’une dégradation du climat social.
Comme vous le savez, une élection comporte plusieurs étapes très importantes. Des résultats fiables sont fortement tributaires d’un fichier électoral crédible, d’opérations efficaces de distribution de cartes NINA, de dépouillements transparents des bulletins de vote et d’une saine gestion des bureaux de vote.
Par ailleurs, il me paraît important que vous poursuiviez l’application de la loi sur le genre afin d’assurer la représentativité des femmes aux postes électifs et à ceux de l’administration.
Je vous donne instruction de veiller scrupuleusement à la bonne gestion du temps afin d’éviter l’improvisation pour relever ce défi.
Avant de terminer, je voudrais attirer votre attention sur la nécessité de former une équipe unie et solidaire, soucieuse de l’intérêt général et des intérêt supérieurs de la nation.
Vous devez garder à l’esprit que vos performances et votre responsabilité sont à la fois individuelles et collectives.
Votre succès dépend de la cohésion de l’équipe gouvernementale, de votre degré d’attachement aux principes républicains et aux valeurs cardinales de notre société.
En vous réitérant mes félicitations et mes vœux de réussite, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, l’expression de ma considération distinguée.
Qu’Allah le Tout Puissant bénisse notre terre malienne. Vive la République.
Vive le Mali.