Cet ancien maire de Muvumba, dans le nord-est du Rwanda, comparaissait pour son rôle dans le massacre le 11 mai 1994 de plus de 400 Tutsis réfugiés dans une église de Kiziguro, à environ 80 kilomètres au sud de Muvumba.
Au terme de trois ans de procès, M. Rwabukombe avait été condamné une première fois en février 2014 à Francfort à 14 ans de prison pour « complicité » dans ces massacres, devenant le premier responsable rwandais condamné en Allemagne sur la base d’une loi sur les crimes contre l’humanité adoptée en 2002.
Il avait alors échappé à la peine de perpétuité prévue en cas de condamnation pour génocide. Mais en mai dernier, la Cour fédérale allemande avait ordonné qu’il comparaisse une deuxième fois car il y avait selon elle « la possibilité d’une condamnation pour participation » active au génocide et plus seulement pour « complicité ».
La Cour avait insisté sur son rôle dans l’organisation du massacre, dès la veille des faits. Il avait emmené en voiture des Hutus armés sur le site de l’église, leur avait ordonné: « Commencez votre travail! » puis avait assisté au massacre. Il avait ensuite participé au transport des corps dans une fosse commune.
« L’accusé a agi de façon délibérée et avec la volonté de détruire », a indiqué mardi le président du tribunal de Francfort (centre), Josef Bill, cité par l’agence DPA.
M. Rwabukombe résidait avec sa famille dans la région de Francfort depuis 2002, et était incarcéré en Allemagne depuis 2010. Il avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt de Kigali, relayé en 2007 par Interpol.
Fin septembre, deux chefs de la rébellion hutu rwandaise ont été condamnés à 13 et 8 ans de prison en Allemagne pour avoir orchestré des massacres en République démocratique du Congo.
Source: http://fr.sputniknews.com/ 29/12/2015