Berlin – Les législatives allemandes auront lieu le 24 septembre, a décidé mercredi le gouvernement, un scrutin crucial face à la montée des populismes en Allemagne et dans le monde selon la chancelière Angela Merkel qui vise un quatrième mandat.
« Le conseil des ministres propose au président fédéral le dimanche 24 septembre pour les élections législatives », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, dans un tweet.
La date doit en effet être formellement approuvée par le président de la République, Joachim Gauck.
Fin novembre, la cheffe du gouvernement, au pouvoir depuis plus de onze ans, avait annoncé qu’elle se lançait de nouveau dans la course tout en prévenant que cette campagne serait la « plus difficile » de sa carrière.
Angela Merkel, qui aura 63 ans en juillet, s’était présentée en défenseure des valeurs démocratiques face à la montée des populismes dans le monde, à l’instar des victoires de Donald Trump et du Brexit où du phénomène Marine Le Pen, candidate d’extrême droite à la présidentielle d’avril/mai en France.
La chancelière elle-même est concurrencée sur sa droite par l’essor de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) qui, selon des sondages, pourrait devenir le premier parti populiste et anti-immigration à entrer à la chambre des députés depuis 1945.
Le parti de la chancelière, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), fait figure néanmoins de grand favori pour ces élections au Bundestag, avec 38% des intentions de vote, selon un sondage Forsa.
Mais Mme Merkel doit affronter le mécontentement d’une partie des Allemands après sa décision spectaculaire d’accueillir ces deux dernières années plus d’un million de demandeurs d’asile.
La sécurité sera également au coeur de la campagne après une série d’attaques imputées à des demandeurs d’asile, dont celui meurtrier commis sur un marché de Noël de Berlin le 19 décembre.
L’attaque au camion-bélier, qui a fait 12 morts, a été revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).
Malgré des dérapages verbaux répétés de certains de ses dirigeants, l’AfD, une jeune formation, se nourrit des inquiétudes des Allemands liés à l’arrivée des réfugiés. Elle s’est également emparée de la colère de ceux, en particulier en ex-RDA, qui s’estiment méprisés par les élites et craignent un déclassement social.
Les Sociaux-démocrates (SPD), crédité de 21%, doivent quant à eux désigner leur candidat à la fin du mois. Leur président et actuel vice-chancelier, Sigmar Gabriel, fait figure de favori.
De leur côté, à l’issue d’un scrutin interne, les Verts ont désigné mercredi le duo qui mènera la campagne pour ce scrutin, leur co-président Cem Özdemir et la cheffe du groupe parlementaire, Katrin Göring-Eckhardt.
Ces deux personnalités sont issues du courant des « realo » au sein du mouvement écologiste. M. Özdemir, l’un des seuls responsables politiques allemands de premier plan issu de l’immigration, n’exclut pas une alliance gouvernementale avec la CDU de Mme Merkel.
(©AFP / 18 janvier 2017 11h37)