A l’occasion du 25eme anniversaire de la marche unitaire du 30 décembre 1990, la Coordination malienne des organisations démocratiques (Comode) a organisé hier mercredi 20 janvier 2016 à la Pyramide du souvenir une conférence-débat sous le thème «la marche unitaire du 30 décembre 1990, 25 ans après: bilan et perspectives ».
Animée par le secrétaire général de la Comode, Mohamed Touré, cette conférence fut marquée par des témoignages des acteurs du mouvement démocratique et des échanges entre ceux-ci et les jeunes générations sur leurs rôles et responsabilités dans la situation actuelle de notre pays. Malgré la signature les 15 mai et 20 juin 2015 de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, le sang coule toujours partout au Mali, a souligné le Pr Ali N Diallo. Selon lui, la conférence d’entente nationale doit être le premier acte de la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali.
Plusieurs personnalités ont pris part à cette conférence débat dont l’ancien premier ministre Soumana Sako, les anciens ministres Ousmane Sy, Mme Sy Kadiatou Sow, Soumeylou Boubèye Maïga, les présidents du Ps Yéelen Coura, Amadou Koïta, de l’Unpr, Modibo Sangaré, le diplomate Makan Moussa Camara. Dans ses mots de bienvenu, le président de la Comode, le Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali a fait savoir que les marcheurs du 30 décembre 1990 étaient en quête d’espaces de liberté et d’expression plurielle.
S’agissant de la situation actuelle du pays, il a souligné que c’est l’existence du Mali en tant que nation qui est menacée. « En dépit des interventions de serval, de la Cedeao, de la Minusma, de la Force Barkhane sensées débarrasser le Mali des terroristes, djhadistes, narco-trafiquant, notre patrie reste divisée en deux. A ce jour, le drapeau malien ne flotte toujours pas à Kidal, la huitième région du Mali.
Le nord malien particulièrement l’Adrar est cogéré d’une part par la Cma et la Minusma et la force barkhane d’autre part. Le refus des séparatistes de voir organiser l’élection législative partielle d’Ansongo dont Tallataye est partie intégrante au motif que cette commune rurale est une entité administrative de l’Adrar, est significative à plus d’un titre et souligne la partition de fait du Mali.
Il urge que le mouvement démocratique malien trouve les voies et moyens de sortir le Mali de l’impasse dans laquelle il se trouve dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation nationale issue du processus d’Alger », a-t-il dit. Quant au conférencier, Mohamed Touré, il a fait savoir que l’objectif de la Comode (composée de 13 associations) est de défendre les acquis du mouvement démocratique, d’œuvrer pour l’instauration d’une véritable démocratie, de l’état de droit et des libertés individuelles et collectives de veiller à l’exercice de la bonne gouvernance du pays à la cohésion sociale, à la paix et à l’unité nationale.
A l’en croire, après 25 ans de démocratie, les acquis démocratiques s’exercent pleinement.
Aguibou Sogodogo
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Au nom de l’unité du pays
Négocier avec Iyad Ag Ghaly
La Comode place la commémoration des 25 ans de la marche unitaire pour les valeurs démocratiques sous le signe de l’unité du pays, de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, et du renforcement de la démocratie sociale », a dit Mohamed Touré. Pour atteindre cet objectif, il ne faut ménager aucun effort, raison pour laquelle, le conférencier Mohamed Touré n’exclut pas la négociation avec Iyad Ag Ghaly.
Selon lui, l’accord loin d’être un document parfait peut et doit être appliqué avec la volonté manifeste de toutes les parties. « Je pense que conformément à l’esprit du 30 décembre 1990, la Comode et d’autres organisations doivent se mettre ensemble pour amener toutes les parties prenantes à accélérer la mise en œuvre de l’accord en vue d’amorcer la sortie de crise définitive de notre pays et entreprendre les actions de développement.
Ainsi, la Comode réaffirme sa mission de sentinelle pour la préservation et la consolidation des acquis démocratiques, exige la libération totale de Kidal et son retour dans un Mali, uni, pluriel, laïc et démocratique, salue l’armée malienne et ses alliées dans la lutte contre le terrorisme et le narcotrafiquant, soutient l’organisation très prochaine de la conférence nationale d’entente prévue dans l’accord de paix et enfin s’engage résolument pour le renforcement de la gouvernance dans un Mali juste et équitable.