Après la faillite d’Air Mali, la Compagnie aérienne du Mali (CAM) était réapparue dans le ciel africain. Il s’agit d’une société mixte de droit malien créée en 2005. Le capital de 3 milliards de F CFA était détenu pour 20 % par l’État, à 51 % par le Réseau Aga Khan et 29 % par des investisseurs privés maliens.
Cette compagnie était surtout chargée d’assurer les liaisons intérieures entre Bamako et les capitales régionales. Elle assurait également des liaisons avec des capitales africaines (Cotonou, Dakar, Niamey ; Ouagadougou, Douala, Libreville, Conakry…) et avec Paris (France) et Madrid (Espagne). Des vols entre Bamako et Marseille étaient également prévus. Sa flotte était composée d’un Airbus 319, de 2 MD 87, 2 MD 83 et un Saab 340. En 2007, la CAM avait transporté plus de 135 000 passagers ? C’est dire que le marché existe.
Le 15 mai 2009, la CAM avait été rebaptisée Air Mali, reprenant ainsi le nom de la société publique créée en 1962 et privatisée en 1994 sous le nom de Air Mali SA. Celle-ci avait cessé ses activités le 27 mars 2003. En juillet 2012, au moment où notre pays était secoué par la crise politique et militaire et alors qu’elle perd près de 540 millions de francs CFA par mois, Air Mali a adopté un plan de restructuration. Celui-ci se traduisait par un plan social et par une diminution de sa flotte en retirant deux MD 87.
Le 24 décembre 2012, Air Mali a annoncé la suspension de ses activités pour au moins neuf mois. Avant cette interruption de ses vols, la compagnie ne desservait plus qu’Abidjan (Côte d’Ivoire) et Accra (Ghana). Elle n’utilisait plus qu’un seul Bombardier CRJ 200. Mais, cela fait aujourd’hui 11 ans que le pays n’a plus de compagnie aérienne en son nom. Un vide qu’il convient de corriger rapidement en redonnant des ailes autonomes à notre souveraineté reconquise !
Moussa Bolly
Le Matin