Nous sommes le 20 décembre 2006, place des Conférences. La grande salle du Centre International de Conférences de Bamako vibre aux couleurs de l’innocence, de la candeur et de l’espoir. En fait, aux couleurs du parti de la poignée de mains. Sur fond de diversité, ajoutons-le, qui rend bien la pluralité dans notre pays ! Puisque, regardant bien l’emblème URD, les deux mains qui se serrent l’une l’autre, appartiennent à deux personnes de teints différents, voire de races différentes.
L’important, c’est que le parti a confié la direction de son Mouvement national des Jeunes. Avec comme mission, entre autres, de mettre en place un réel Mouvement des Jeunes. C’est-à-dire « d’installer des structures du Mouvement des Jeunes partout où existent des structures URD ». A cette mission, principale, s’ajoute une autre : «faire du Mouvement des Jeunes URD un nouveau pôle d’expression et de crédibilité ». Et, comment ne pas « doter le mouvement d’un règlement intérieur » ? Une autre tâche à laquelle Ahmed Sékou Touré s’est attelé a été « d’assurer la formation civique et politique » des jeunes cadres de l’URD.
Quatre petites années ont suffi à l’URD pour décoller. Réellement. Sous l’impulsion des jeunes et des femmes. En vérité, des jeunes, hommes et femmes réunis. En tous les cas, le Président du parti, Younoussi Touré, lui-même, n’affirme pas le contraire lorsqu’il soutient: « Les jeunes sont le fer de lance de l’URD ». Au Président d’honneur, Soumaïla Cissé, d’abonder dans le même sens : « Les jeunes sont les moteurs du progrès ». Et, pour un homme politique, il n’y a de progrès que celui de son parti. Disons, pour un véritable homme politique. Et Soumaïla Cissé en est un. Véritablement. Notre propos est plutôt pour parler des progrès du parti dont il est fondateur.
Les progrès de l’URD
Le parti de la poignée de mains « a réussi ce bon spectaculaire », selon le jeune républicain-démocrate, Ahmed Sékou Touré. Il explique : « Le parti a obtenu 2174 conseillers dont 182 femmes contre environ 1500 en 2004; 141 maires, soit 20 % environ du total national contre environ 10 % en 2004; 13 Présidents de conseil de cercle, soit 26 % environ du total national contre à peu près 11 % en 2004 ; 1 Président d’Assemblée régionale, soit 11 % environ du total national contre 0 % en 2004 ».
En 2007, l’URD a préféré garder le profil bas face à ATT qu’il a soutenu. L’URD a-t-il eu tort ou raison ? La vie est une question de choix. L’URD a choisi. Et son choix, il ne semble pas l’avoir regretté : « Nous avons mouillé le maillot. Nous nous sommes battus. Nous sommes venus deuxième, avec une trentaine de députés ». Plus précisément, 34 élus.
Ces progrès remarquables, l’Union pour la République et la Démocratie les doit également à l’obstination de son jeune chef des troupes qui constituent le fer de lance du parti, Ahmed Sékou Touré.
Ahmed Sékou Touré
La quarantaine révolue, ce Malien natif de Ségou n’est plus à présenter. En tout cas pas dans les milieux politiques maliens : « Ahmed Sékou Touré a été de tous les combats républicains et démocratiques du Mali de son temps », laisse tomber un de ses fins connaisseurs. Une autre voix renchérit : « Ahmed Sékou Touré est un camarade de lutte de très longue date. Nous avons milité ensemble au sein de la Coordination des Jeunesses Panafricanistes. Je l’ai vu servir la Jeunesse ADEMA, le Haut Conseil Economique, Social et Culturel, le Mali, l’Afrique. Le Président Ahmed (du nom du premier Président Guinéen, Ahmed Sékou Touré) comme nous l’appelons affectueusement, reste l’un de nos camarades jeunes à avoir encore la tête sur les épaules. L’un des rares jeunes Maliens, pour ne pas dire rarissimes, à avoir réussi un parcours civique et politique presque sans faute. En tout cas, jusque- là sans faute».
Un avis que semblent partager les jeunes de l’URD qui l’ont accueilli ce 26 février 2011 au CICB avec une telle passion ardente ! Une manifestation d’enthousiasme si pointue ! Et dans une telle liesse que le Président des Jeunes a dû s’arrêter un moment ! Pour mieux célébrer sa personne ? Non, loin de là. Ahmed Sékou Touré n’est pas un fou de sa personne comme d’autres. Sa personne, c’est même le dernier de ses soucis, aux dires toujours de ceux qui l’ont côtoyé.
Le cœur constamment en feu pour son peuple, Ahmed Sékou Touré n’a décidément le temps que pour les actes qu’il pose. Et, en chacun de ses actes, il imprime la vision d’avenir. Un spectateur assure : « Qu’il ait réussi à la tête de la jeunesse URD ne nous étonne pas. »
En tout cas, la jeunesse URD lui témoigne une profonde affection comme nous avons pu le constater sur place.
Pourtant, le psychopédagogue aguerri n’a pas les poches aussi solides que ses convictions citoyennes et politiques. Et, reprend une voix citoyenne : « Après avoir été témoin d’une telle forte scène d’affection entre un homme politique et son peuple, on a envie de crier aux hommes politiques : Soyez bons, posez seulement des actes, de bons actes. Le peuple s’en souviendra toujours ».
Mais notre voix citoyenne portera-t-elle haut ? Suffisamment haut pour être entendue des hommes politiques maliens ? La personne de Ahmed Sékou Touré est et demeurera l’exemple du politique conscient de ses devoirs et responsabilités.
Hawa Diallo
Le National 03/02/2011