Agriculture malienne / Un nouveau syndicat paysan arrive avec des revendications

« Garantir de l’accès des paysans à la terre en la rendant accessible, l’accès des paysans aux intrants agricoles à temps et à moindre coût, la promotion de l’épanouissement des travailleurs des secteurs de l’agriculture, l’accès des paysans aux crédits agricoles à un taux incitatif, l’appui soutenu et durable aux femmes paysannes… », Se sont-là autant de préoccupations qui occupent une place de choix dans la plate forme revendicative que le Syndicat des paysans du Mali/ Terre-Travail-Dignité (SYPAM TTD) vient d’adopter à l’issue de son premier Conseil national qui a eu lieu le 17 juin 2012.

En plus de la plate forme revendicative, le syndicat a mis à profit cette rencontre qui a regroupé les 36 membres du Conseil national, venus de toutes les régions du pays, pour l’adoption du règlement intérieur du syndicat et l’élaboration d’un plan d’action annuel. Il a été procédé à la mise en place d’un Conseil central de sept membres et d’une commission de surveillance de sept membres. Abdoulaye Diarra, secrétaire général du Conseil national du SYPAM-TTD, a indiqué que les responsables du syndicat se sont prononcés sur la situation au Nord du Mali. Selon lui, la situation de guerre que connaît notre pays préoccupe profondément les paysans.

Il a indiqué que les violences massives, les déplacements des populations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays constituent des menaces réelles pour la stabilité de notre patrie et compromettent dangereusement la poursuite des activités agricoles et productives. « Le syndicat des paysans du Mali demande aux autorités maliennes de prendre toutes les dispositions pertinentes pour protéger toutes les maliennes et tous les maliens », a-t-il déclaré. Qu’à cela ne tienne, il a donné la parole a Seydou Traoré, paysan à Koutiala et non moins secrétaire général adjoint du SYPAM-TTD, qui a rappelé les différentes péripéties de la création de leur organisation qui compte aujourd’hui plus de 600 comités à travers le pays.

Pour sa part Dramane Mariko, paysan  installé dans le cercle de Kati et secrétaire administratif du SYPAM-TTD, a indiqué qu’ils ont crée leur organisation pour le terre, le travail et la dignité. « Nous voulons la terre pour les paysans maliens pour assurer la production afin d’assurer la dignité du peuple malien, notamment celle des paysans de ce pays qui ont souffert de tout temps », a-t-il indiqué. Quand à Broulaye Berthé, originaire de Kadiolo et secrétaire à l’information adjoint du SYPAM-TTD, est intervenu sur les difficultés des paysans maliens. Selon lui, de Kayes à Kidal, il n’y a pas de régions au Mali où les paysans ne sont pas brimés et dépossédé de leurs terres. « En 2012, les paysans maliens sont toujours accrochés à leurs daba pour nourrir leur famille.

Sous équipés, ils ne parviennent même plus à jouer leur rôle dans la production », a-t-indiqué. Pour le compte des femmes agricultrices du Mali, Awa Coulibaly, paysanne à Niono, est intervenue pour exiger de l’Etat malien la prise en compte des aspects genres dans tout ce qui concerne le secteur de l’agriculture au Mali. « Les femmes productrices dans le secteur de l’agriculture sont d’un apport considérable dans la lutte contre l’insécurité alimentaire du Mali, mais elles ont besoin de soutien pour l’acquisition de parcelles et des équipements », a-t-elle déclaré.              

Assane Koné

Le Républicain Mali 19/06/2012