« Droit d’accessibilité des femmes aux intrants agricoles (engrais et semences) au Mali. », tel était le thème à Bagiunéda d’une conférence-débat organisée, le jeudi 3 mai 2018, à l’intention des femmes rurales par le Syndicat national de la production (SYNAPRO) en collaboration avec l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA) au Mali. La présente rencontre qui a été riche d’échanges fructueux entre les exploitantes et les techniciens de l’agriculture s’est soldée par la remise symbolique d’une tonne d’intrants agricoles de diverses variétés aux organisations des femmes. La cérémonie a enregistré la présence du secrétaire général du SYNAPRO, Karim Diarra dit Togola, de la coordinatrice du Comité des femmes de l’UITA Mali, Mme Soumaré Assétou Camara, du DG de l’OPIB, M. Diallo et son adjoint, Mamadou Togola.
A l’issue des échanges la rencontre a formulé des recommandations notamment, sur la nécessité du plaidoyer en faveur de l’augmentation d’accès des femmes à des subventions et à la terre ; d’élargir ces types rencontres à l’échelle nationale ; d’opérationnaliser les commissions foncières. Dans son mot de bienvenue, la coordinatrice du Comité des femmes de l’UITA Mali, Mme Soumaré Assétou Camara, a tout d’abord rappelé que ladite rencontre avec les femmes rurales s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale du 8 mars 2018 (fête des femmes). Selon elle, l’UITA est une fédération internationale d’organisations syndicales représentant les travailleurs des secteurs notamment, l’agriculture et la plantation ; la transformation et la fabrication de produits alimentaires et de boisons ; l’hôtellerie, restauration, tourisme et catering ainsi que toutes les étapes de la transformation du tabac. Pour sa part, le conférencier, Mamadou Namory Keïta a souligné les certains facteurs qui expliquent les difficultés d’accès des femmes à la terre dans notre pays. Il s’agit notamment, pour lui, de la pesanteur social : droit de jouissance, de la pratique culturelle, du rôle de la femme dans le ménage. A en croire, cette situation suscite une analyse des suggestions pour les changements nécessaires comme, entre autres, l’implication des femmes dans la subvention doit prendre en compte les aspects suivants : l’accroissement le nombre de femmes chef d’exploitation, la prise en compte des produits maraichers dans la subvention, la mise en place d’une discrimination positive en faveur des femmes, l’opérationnaliser les commissions foncières ; l’application et la mise en œuvre des textes législatifs et réglementaires ; l’introduction d’un changement de mentalité ; l’accroissement de l’accès des femmes à la terre. De son côté, le secrétaire général du SYNAPRO, Karim Diarra dit Togola a indiqué que ces genres de rencontres s’inscrivent dans l’agenda du SYNPRO en tant qu’organisation syndicale. Pour lui, il a été jugé nécessaire par son regroupement de procéder, en marge de cette journée d’échanges avec les productrices, à la remise d’un don d’intrants agricoles composés des semences maraichères et agricoles (Arachide, Haricot ou Niébé, Maïs, Sorgho, Gombo, Amarante, Piment etc.…). Selon lui, la donation des semences concerne sept regroupements de femmes dont l’organisation féminine de Samanko, de l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda, de Ouèzin, de Kati et de Bamako. « Je suis satisfait de cette rencontre car le débat était très animé d’une part et les services techniques et les participants invités ont répondu tous présents en quantité et en qualité d’autre part. Je suis satisfait également surtout pour les recommandations par rapport à l’élargissement du cadre de cet échange au niveau national ; les propositions concrètes faites et les échanges d’expérience entre le facilitateur et les participantes », a-t-il dit.
Moussa Dagnoko