» Plus jamais ça » ; « stop aux agresseurs » ; « plus d’intimidation aux journalistes dans leur fonction et des tortures « , tel était le message des journalistes à l’endroit des autorités hier lors de la marche. Une marche qui a vu la présence de plusieurs leaders politiques, des organisations de la société civile et autres mouvements de défense des droits de l’homme. Cet acte de protestation des journalistes maliens fait suite à l’interpellation du directeur de publication du Bi-hebdomadaire « le Prétoire », Birama Fall, le 9 mai dernier par les services de renseignement ; la convocation du directeur de publication du Bi-hebdomadaire 22-Septembre, Chahana Takiou par les militaires ; l’enlèvement et la bastonnade du Rédacteur en chef du journal « Aurore », Abdrahamane Keita, le 2 juillet dernier par les hommes cagoulés et la tentative d’assassinat contre Sahouti Haidara, directeur de publication du quotidien «L’indépendant ».
Il s’agissait pour les hommes de médias d’attirer l’attention des autorités de la transition sur les exactions qu’ils subissent dans l’exercice de leurs fonctions ces derniers temps. Au cours de cette marche, les journalistes ont interpellé le Premier ministre chef du gouvernement, Dr Cheick Modibo Diarra ; le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général Tiéfing Konaté et celui de la Justice garde des Sceaux, Malick Coulibaly. Ils leur demande tout juste de pendre leurs responsabilités face à ce que vit la presse en ces temps-ci. Aussi, ont-ils rappelé aux autorités que la liberté d’expression et de pensé sont des valeurs démocratiques, chèrement acquises après une longue lutte qui a abouti au 26-Mars 1991.
Pour Ousmane Sy, secrétaire politique de l’Adéma/PASJ, « cette marche est une démonstration de force, elle témoigne l’engagement des travailleurs de la presse pour la préservation de la liberté d’expression, qui est un acquis démocratique. Aujourd’hui, nous doutons de la gestion faite du Mali. Parce que quand on gère un Etat, on doit accomplir des tâches de responsabilités avec détermination. Nous constatons que tel n’est pas le cas de ce Gouvernement de transition ».
Quant à Birama Konaré du « Collectif plus jamais ça », il a expliqué que » c’est un devoir et d’ailleurs normal de dénoncer les cycles de violence contre la liberté de la presse. Et c’est une irresponsabilité de la part des agresseurs de commettre une telle barbarie. Il faut que ces auteurs répondent de leurs ignobles crimes devant une juridiction compétente. Parce que nous sommes dans un Etat de droit et nul n’est au dessus de la loi « .
Pour Ibrahima N’Diaye, 1er vice-présent de l’Adéma/PASJ, « c’est une question de survie et de jeu démocratique. Quand on parle de la démocratie, on parle forcement de la liberté d’expression. Nous ne pouvons pas laisser ce combat qu’aux journalistes seulement. Il a été toujours notre champ d’intervention et nous le prenons toujours à bras ouverts. Nous demandons aux autorités en charge de mener les enquêtes pour traduire ces bandits devant la justice. Ces agressions sont soit un signe d’incompétence ou de complicité « .
Le président de la Maison de la presse, Makan Koné, après une rencontre avec le chef de cabinet du Premier ministre, a rappelé que » le Gouvernement ne doit pas se cacher derrière les militaires. C’est une tâche de responsabilité qu’il doit prendre« . Il a réaffirmé que si les autorités ne réagissent pas, les journalistes sont prêts à poser chaque deux semaines des actions pouvant les libérer de ces actes ignobles. Pour le pris de la liberté d’expression, Makan koné, dira « que ce combat sera continuel et même si les agresseurs nous tuent, les rescapés vont défendre la règle fondamentale de la profession du journalisme « .
Nabila Ibrahim Sogoba, stagiaire
L’Indicateur du Renouveau