En effet, si le fait criminel paraît, aux premiers abords, habituel à cause de l’insécurité débordante dans le District de Bamako, le mode opératoire des assaillants amène, incontestablement, à penser autrement sur sa nature. En clair, aujourd’hui tout porte à croire à un attentat terroriste. Surtout quand on sait que le bandit ordinaire attaque difficilement à visage découvert en plein jour. Et pour avoir attendu pendant quelques dizaines de minutes sur une moto devant la porte du domicile du Général, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que ses agresseurs avaient bien pensé leur acte et disposaient de toutes les informations sur le planning journalier de leur cible. Un mode opératoire propre aux terroristes. Autre fait parlant, la physionomie des assaillants et le titre de la personne attaquée. En effet, il est question d’un général de l’armée malienne de la communauté arabe attaqué par deux individus enturbannés.
Ce qui veut dire que l’acte dépasse un simple fait du hasard. Car selon nos informations, les deux hommes étaient enturbannés. Un comportement vestimentaire très pratiqué dans les régions du nord du Mali. Toute chose qui pousse à ne pas exclure, aujourd’hui, la probabilité de la provenance des assaillants qui seraient venu du nord pour se venger du Général devenu la cible de tous les mouvements séparatistes du nord. Surtout quand on sait que ces groupes lui reprochent sa participation salvatrice à défendre la nation en tant que fin connaisseur du désert.
En somme, les Touarègues et arabes égarés n’ont jamais digéré l’apport de Meydou à Kidal, Gao et Tombouctou et cherche, à tout prix à l’éliminer. En tout cas, jusqu’à preuve de contraire, l’acte s’apparente à du terrorisme et dénote, une fois de plus, la fébrilité du système sécuritaire à Bamako.
Youssouf Z KEITA
Source: Le Républicain-Mali 2015-01-29 22:02:09