L’opinion nationale et internationale a du mal à admettre ce qui a pu se passer à Bamako le lundi 21 mai 2012 : des assaillants qui vont jusqu’à blesser le chef de l’Etat dans son bureau à Koulouba ! Des doigts accusateurs sont pointés sur le ministère de la Défense et des Anciens combattant.
Mais pour un proche du ministre, le colonel-major Yamoussa Camara, en l’occurrence son conseiller à la communication, Nouhoum Togo, le département de la Défense n’a rien à voir avec cette affaire. « La gestion des carrières des corps de la gendarmerie et de la garde nationale relève du ministère de la Défense, mais leur déploiement sur le terrain sécuritaire est du ressort du ministère de la Sécurité intérieure », explique le conseiller du ministre.
Il ajoute : « En ce qui concerne la garde présidentielle, cette tâche était confiée à la compagnie des parachutistes, c’est-à-dire aux bérets rouges. Mais cette unité, qui relevait du ministère de la Défense, a été détruite lors des événements du 30 avril au 1er mai 2012. Il appartient au chef de l’Etat, chef suprême des armées de reconstituer la garde présidentielle. C’est lui qui doit désigner l’unité de sa garde ».
Apparemment, toutes les charges sont mises sur le dos du ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général de brigade de gendarmerie Tiéfing Konaté. C’est de lui que relèvent les différents corps de la sécurité intérieure (police, gendarmerie, garde nationale). Les manifestants ont pu bénéficier de la complicité de tout son appareil sécuritaire. Aucun dispositif pour même encadrer une marche n’était perceptible sur le terrain.
D’ailleurs, les quelques rares policiers qui étaient en faction à des points stratégiques de la ville, étaient dans une indifférence déconcertante. Certains semblaient même encourager les manifestants. Des sources nous ont dit que des policiers en civil ont participé à la marche. Et dire que c’est le même ministre qui indiquait qu’il a reparti la capitale en trois secteurs de sécurité, alors que la sécurité du président de la République n’est pas garantie !
Sous d’autres cieux où l’irresponsabilité n’a pas sa place, ces deux ministres auraient démissionné et se mettre à la disposition de la justice. Mais au Mali on est encore à mille lieues d’une telle vertu républicaine. Et dire que ces mêmes autorités sont contre l’intervention des forces de la Cédéao au Mali contre laquelle elles brandissant le charmant argument de la souveraineté !
En tout cas, les événements de lundi dernier ont fini par convaincre la communauté internationale sur la nécessité de déployer une force internationale au Mali non seulement pour sécuriser les institutions de la transition, mais aider notre pays à recouvrer son intégrité territoriale. Déjà l’ONU entend elle-même prendre le dossier-Mali en main. Ce qui semble de bon augure.
Abdoulaye Diakité
Le 22 Septembre 24/05/2012