Après l’obtention du baccalauréat malien, nombreux sont les candidats non-boursiers désirant étudier à l’étranger. Dans leur quête à la régularité, de nouveaux étudiants et parents d’élèves se font dépouiller de leur argent par des agences intermédiaires implantées à Bamako en complicité avec certains agents de l’Agence marocaine de la Coopération internationale (AMCI).
Le royaume Chérifien, le Maroc est souvent la destination rêvée des étudiants nouvellement admis au baccalauréat malien. C’est d’ailleurs le pays où la pratique liée à la fraude lors des inscriptions est malheureusement fréquente. Pour preuve, plusieurs dénonciations sont parvenues à la Rédaction d’où la vidéo d’une victime qui souhaiterait garder l’anonymat. Elle révèle qu’après l’obtention du baccalauréat, ses parents voulant l’envoyer au Maroc dans la régularité se sont fait arnaquer par une agence de la place au Mali. La personne avait en sa possession des documents falsifiés obtenus, à en croire nos investigations, grâce au concours de certains agents de l’Agence marocaine de Coopération internationale (Amci) sis à Rabat au Maroc et certains étudiants maliens en classe supérieure.
Alors que l’Amci ne collabore au Mali qu’avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Faut-il le rappeler, l’Agence marocaine de Coopération internationale est une institution étatique qui travaille en étroite collaboration avec les gouvernements des pays partenaires. Les étudiants maliens sont parmi les principaux bénéficiaires de la coopération académique et le Mali est présent dans l’ensemble des programmes de coopération technique au même titre que d’autres pays africains.
Dans la même vidéo, la personne fait savoir qu’elle a commencé l’année de manière normale comme tous les étudiants. Mais, dit-elle, c’est à la publication des résultats qu’elle s’est rendue compte que son nom ne figure pas sur la liste. Alors, accompagnée d’autres étudiants dans la même situation, elle s’est rendue à un guichet pour connaître les causes du la non-divulgation de ses résultats. A la surprise générale, ils ont tous été classés parmi les fraudeurs lors de l’inscription.
L’arnaqueur qui a encaissé l’argent et qui jusque-là était en contact avec eux s’est automatiquement mis sur répondeur. Selon le témoignage, l’argent que les parents de chaque étudiant ont payé varie entre 1 500 000 FCFA à 2 500 000 FCFA.
Pour la source, le coup est déjà parti, car, dit-elle, il n’y a pas de moyen pour revenir au point initial. Mais pour pouvoir récupérer les documents notamment le diplôme du baccalauréat, ils ont été contraints de signer un engagement dont le contenu est comme suit. « Je soussigné, déclare que les informations fournies sur mon identité sont exactes et je déclare avoir fourni une autorisation falsifiée de l’Amci sans en être informé et sans en avoir pris connaissance au préalable. En demandant à récupérer l’original de mon baccalauréat ayant servi à mon inscription, je m’engage à me tenir à la disposition de la Faculté des Sciences et Techniques de Mohammedia et des autorités marocaines à chaque fois qu’il y a besoin et je m’engage à avertir sur tout changement de mes coordonnées ».
Ce problème ne conserne pas seulement les Maliens car force est de constater que parmi les étudiants renvoyés, il y a des Burkinabè, des Nigériens et des Ivoiriens. Mais tout de même, les nouveaux admis au baccalauréat session juillet 2022 sont avertis.
Abdrahamane Baba KOUYATÉ