Suite à l’affrontement entre policiers et chauffeurs au carrefour de Missabougou faisant un mort d’homme et 3 blessés dont un cas grave du côté des chauffeurs, le vendredi 14 avril 2017, le président du CMTR (Conseil malien des transporteurs routiers), Youssouf Traoré a animé, hier lundi, un point de presse pour informer l’opinion publique sur la situation et aussi communiquer sur les mesures idoines qui s’imposent. Selon lui, le contrôle routier va de mal en pis à cause du contrôle intempestif de la police. Toute chose qui devient, selon lui, un phénomène dérageant à cause du racket des policiers. Pour le syndicaliste, il est temps de mettre fin à cette attitude des policiers de tuer des chauffeurs à cause de l’argent.
L’on pouvait noter, à cette conférence, la présence des différents responsables syndicaux des transports routiers tous confondus dont le président du syndicat du district de Bamako, des syndicats des taxis, des sotramas, des camions, bennes, remorques, citernes etc. Rappelons que c’est la troisième fois consécutive en 3 ans (Baguinéda, Yirimadjo et Missabougou) qu’un affrontement intervient entre les policiers et les chauffeurs par rapport au contrôle routier avec comme conséquence des morts d’homme. Selon le président du CMTR, Youssouf Traoré, cette année à Missabougou ce sont les populations qui sont venues au secours du chauffeur car elles ont été témoins de l’abus de pouvoir de la police sur ledit chauffeur. Donc, pour le syndicaliste, il est temps de mettre fin à cette attitude des policiers de tuer des chauffeurs à cause de l’argent. « Les policiers accordent moins de considération pour les transporteurs. Les transporteurs sont toujours victimes de vexation. Il est nécessaire de matérialiser les carrefours de contrôle », a-t-il regretté. Et d’ajouter que contrairement à ce qu’a annoncé le directeur régional de la police du district de Bamako sur les antennes de l’ORTM ne mentionnant pas de perte en vie humaine, il y a eu une perte en vie humaine par balle réelle. « La victime se nomme Kader Traoré. Il y a trois autres blessés et quatre détenus dont 2 chauffeurs et 2 apprentis chauffeurs, actuellement, au Commissariat du 13ème Arrondissement».
En effet, dira-t-il, tout est parti de l’arrestation forcée du chauffeur de camion, Moussa Samaké par un policier à Missabougou. Selon les témoignages de la victime, un policier s’est présenté aux environs de 11 heures pour lui retirer son cahier du véhicule sous prétexte qu’il aurait refusé d’obtempérer. Selon lui, c’est ainsi que ses collègues se sont rués sur lui en le frappant provoquant le mécontentement des autres usagers qui sont venus à son secours. A l’en croire, quelques instants plus tard, le Commandant CCR est arrivée sur les lieux. Donc, après les explications, le Commandant aurait lui-même compris la gravité du comportement adopté par ses agents et aurait enlevé cinquante milles francs CFA de ses poches pour donner à la victime pour des premiers soins. D’autre part, a expliqué un autre témoin, Daouda Koumaré, c’est ainsi que les policiers ont commencé à tirer à balle réelle sur les transporteurs dont le chauffeur décédé, Kader Traoré qui avait déjà un véhicule chargé en partance pour Dakar.
Moussa Dagnoko
LE Républican-Mali