Les autorités camerounaises avaient affirmé la semaine dernière être en négociation avec les autorités maliennes pour leur libération. Interpellés nuitamment au quartier Faladié-Sema, à Bamako, la junte militaire les soupçonne d’avoir activement participé, au côté d’autres « mercenaires », à une tentative de putsch le 30 avril dernier contre le régime militaire du Mali.
Dans une correspondance aux autorités camerounaises, le président de l’Association des Camerounais du Mali, Momnougui Penda, indiquait que « les Camerounais arrêtés sont soupçonnés d’être des mercenaires ». Il les présentait ensuite comme « des compatriotes pour la plupart refoulés d’Algérie ou en transit, et qui sont en difficulté » au Mali.
Il ajoutait que les intéressés avaient été l’objet de plus de 48 h de jeûne forcé, à eux imposé par leurs geôliers dans le but de briser leur résistance. Le mardi dernier, ce sont 7 ressortissants sénégalais arrêtés à bord d’un bus en provenance de Dakar, qui avaient été libérés.
Cette libération devra être suivie de celle d’autres étrangers, mettant ainsi définitivement fin à la théorie de recours aux mercenaires par des hommes politiques dont l’ex-PM, Modibo Sidibé, et l’ex-président de la Commission de l’Uémoa, Soumaïla Cissé, soutenue par la junte qui, selon des sources proches de la Primature et du ministère de la Justice, a arrêté 70 personnes dans le cadre de l’enquête ouverte suite aux affrontements (du 30 avril au week-end dernier) entre les forces fidèles à la junte militaire et des éléments de la compagnie para.
Sur les 70 personnes ainsi interpellées, 55 ont été déjà entendues par la justice. Et dans ce groupe, on note 23 militaires dont 10 officiers, et 32 civils qui sont de nationalités différentes (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée et Sénégal).
Les auditions se poursuivent. Selon une source proche du dossier, le Premier ministre de transition, Dr. Cheick Modibo Diarra, a instruit au ministre de la Justice que « toutes les personnes dont le délai de garde à vue est arrivé à terme soient déférées ou libérées si rien n’est retenu contre elles ».
B. D.
L’ Indicateur Du rneouveau 17/05/2012