Affichage politique : le ministre Baby s’amuse en France

Le ministre Mahamane Baby, à la tête d’une délégation, est arrivé à Paris pour signer la nouvelle convention de partenariat avec l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration). Les fameuses aides au retour. L’occasion était bonne pour organiser un salon sur l’entrepreneuriat au Mali.

1- Pourquoi les migrants ne retournent-ils pas ?

Souvent, après de véritables thèses académiques suite à des études supérieures entièrement réalisées en France dès l’obtention du bac sanctionné par une bourse d’excellence, des gens acceptent vivre de petits boulots, sous-employés, que de rentrer. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas confiance en nos élites affairistes. Souvenez-vous que le prophète de l’islam avant d’être prophète était déjà appelé al amine (le digne de confiance). Sans confiance, rien ne se construit.

Ensuite, pour les dernières statistiques connues de l’année en référence, ce sont juste 47 personnes qui sont rentrées. L’histoire ne dit pas très sérieusement, s’il s’agissait des Maliens établis en France ou dans d’autres pays européens venus en France, juste pour les besoins de la cause.

Enfin, il est temps pour les autorités de l’OFII d’arrêter l’hypocrisie. S’ils veulent aider les gens à rentrer, qu’ils arrêtent avec nos soi-disant experts qui aident à monter les projets. Celui qui a traversé la mer ne souhaite nullement dépendre d’un expert. En clair, d’établir des règles claires. Par exemple dire et écrire : une fois le migrant rentré, il est assisté pendant un mois maximum dans l’élaboration de son projet.

Indépendamment de l’avis des experts à la fin du mois, indépendamment de l’assiduité à suivre le programme, indépendamment de la montée du projet, le migrant rentré reçoit, en mains propres du représentant de l’OFII à Bamako, l’intégralité de son chèque.

La compétence pour la remise du chèque ne peut être déléguée qu’à une autre autorité venue de Paris et en mission au Mali. C’est clair. Et d’ailleurs, pourquoi ne pas mener une enquête très sérieuse sur la manière dont tous ceux qui sont rentrés depuis, ont perçu leurs sous. Au Mali, nous sommes une grande famille. Tout se sait et tout se dit.

2- Le salon de l’entrepreneuriat

Alors que tous les jours, des Maliens meurent en mer faute d’espoir. Voilà Baby qui s’apporte en France pour essayer d’informer la jeunesse sur les opportunités d’employabilité et d’entrepreneuriat au Mali. Quelle folie ? Qu’a-t-il fait pour la jeunesse restée au Mali ? Qu’a fait Baby pour les refoulés du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de l’Angola et de la Libye ? Baby le minimum à vous exiger, c’est de respecter le peuple. Le minimum. Il est temps.

À entendre les histoires de notre  »teacher  »ministre, mais qui se croit agrégé d’université, il a créé plus d’emplois que Henry Ford aux USA à l’apogée du fordisme. Le ridicule décidément ne tue pas. Tout cela est bien entendu financé par le PMU -Mali. Tous ceux qui n’ont pas compris pourquoi les autorités ont fait fuir Idrissa Haïdara, doivent enfin comprendre que le PMU-Mali est un machin. Si Haïdara était resté en prison, beaucoup de têtes allaient tomber, médiatiquement parlant bien sûr.

Comme si encore, tout cela ne suffisait pas, pour faire plaisir à l’élégante Hawa Deme, présidente de l’Association ADEM (Association des diplômés et étudiants maliens de France), un salon dans le salon fut organisé sur l’entrepreneuriat de la jeunesse. Thème : «Invitation du tournage de l’émission « Faire Avancer… l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes maliens».

Ni le CNJ-France (Conseil national de la jeunesse) ni le HCME (Haut Conseil des Maliens de France) n’ont été associés. D’ailleurs, c’est pour saboter la rencontre de Hawa Deme que les mauvaises langues disent que Hamédy Diarra, président du HCME, a tout fait pour organiser son assemblée générale au même moment. Enfin de compte, chacun a eu sa part. L’argent a coulé à hue et à dia. Entre-temps, à Goundam, chez le ministre Baby, les populations manquent presque de tout. Il n’en a cure.

Spectacles tristes d’une gouvernance maudite et malheureuse conduite pour le grand-frère (koro) du professeur Aboubacrine Assadek Ag Hamahady, un certain IBK. Que voulez-vous ? Kéïta de «yé fota yé» (si ça se fait, ça sera dit). Sans états d’âmes.

Boubacar SOW
boubacar@hotmail.fr