Koulouba, le 30 mai 2016. Les drapeaux du Mali, de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) et de l’Union Africaine(UA) étaient à l’honneur dans la cour du ministère des Affaires étrangères. La cérémonie qui entrait dans le cadre de la célébration de la semaine de l’intégration africaine est censée ouvrir une nouvelle ère, en amenant les peuples à s’approprier les textes que la CEDEAO a faits.
On pouvait remarquer le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et de la Réconciliation nationale, Mohamed Ould Zahab, se tenant débout au milieu des travailleurs du ministère prenant part à la cérémonie de la montée des couleurs. Alors que la fanfare nationale entonnait les hymnes du Mali et de la CEDEAO. Autres présences symboliques : le représentant de la CEDEAO au Mali, Aboudou Touré Chéaka, et l’ambassadeur du Ghana.
Abdoulaye Diop, pour qui l’intégration doit aller au-delà des discours, veut aller loin. «Nous voulons que cette question soit une habitude dans les espaces publics», a-t-il déclaré à la presse. « Il faut que nos enfants apprennent à l’école l’intégration ». Le chef de la diplomatie malienne a également évoqué tout le bien que lui et les autorités maliennes pensent de la CEDEAO, surtout l’implication de cette communauté pour le retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat de 2012.
Malheureusement, une partie de l’opinion malienne n’avait pas compris la CEDEAO qui ne jouait pas pourtant le mauvais rôle dans l’histoire. Et le représentant de la CEDEAO au Mali de préciser que la communauté, qui était déjà présente au Mali à la veille du coup pour réfléchir à une stratégie de lutte contre le terrorisme, est intervenue dans la crise malienne en vertu du dispositif de prévention des crises dans les Etats membres.
Résultats : lorsqu’il y a eu le coup d’Etat, la CEDEAO a œuvré pour le retour à l’ordre constitutionnel, ce qui a abouti à l’accord du 6 avril 2012. Ensuite, il fallait trouver rapidement les moyens de tenir des élections. Ainsi, l’accord de Ouaga a facilité l’organisations de scrutins que Aboudou Chéaka a qualifiés « des plus crédibles » que le pays ait connus.
Une autre réussite de la CEDEAO serait l’accord d’Alger, même si ce dernier ne résout pas tous les problèmes. Selon Abdou Chéaka, cet accord aura suffi à ramener dans la République ceux qui voulaient la quitter en prenant les armes contre leurs frères. La communauté doit faire face à de nombreux défis, mais l’urgence est de passer à la CEDEAO des peuples. Pour Abdoulaye Diop, cela doit se confirmer à travers l’intégration des peuples, y compris le renforcement des liens de famille, les mariages, pour briser les stéréotypes. Déjà, les différences se réduisent avec l’instauration d’une seule carte d’identité pour tous les pays de l’espace et l’institutionnalisation de la libre circulation des personnes et des biens.
Soumaila T. Diarra