Lors du meeting des Associations Pour le Mali (APM) à Koutiala le samedi 28 au dimanche 29 octobre 2017, le président des APM non moins ministre de l’Habitat et des Affaires Foncières, Me Mohamed Aly Bathily a marché sur la fourmilière en traitant certains magistrats de « farfelus ». Il est allé plus loin dans ses attaques en précisant sa cible en termes : « Ils viennent d’observer une grève pour l’augmentation de leur salaire. Cela n’a-t-il pas été ? Si on vous dit que ce même juge, il n’y a pas quatre (4) jours, le Procureur de la Commune IV, est allé arracher la femme d’un Monsieur dans le Mandé, marié à l’état civil, l’appeler pour le mettre en détention et donner sa femme à un autre homme. Est-il un juge ? Cette histoire a cours à Bamako, sans réaction de quiconque. Aucune autorité judiciaire n’a parlé. Rien n’y a été fait. Ce juge est assis là-bas et se dit juge. Qu’il s’asseye là-bas. Si je retourne à Bamako, je vais faire sortir la foule contre lui ».Face ce qu’il qualifiede propos outrageants, d’ insultes et de dénonciations calomnieuses, le Procureur de la République de la Commune IV du District de Bamako, Dramane Diarra a porté plaintecontre le ministre et autres le 9 novembre 2017.Pour donner sa version des faits sur l’affaire au sujet duquel il continue, encore aujourd’hui, à prendre des coups de la part de Bathily père et fils, le Procureur de la République de la Commune était face aux journalistes, hier mercredi, à la Maison de la presse. Il était accompagné par le Président de l’Association malienne des Procureurs et Poursuivants, Cheick Mohamed Chérif Koné.
Selon Dramane Diarra, un seul fait caractéristique de la mauvaise foi du ministre Bathily et complices dans cette affaire en ce qui consiste à dire que : «Le procureur de la République a emprisonné le nommé Karim TRAORE pour donner sa femme à Moulaye HAIDARA», respectivement le dimanche 29 et le mardi 31 octobre 2017, tandis que le sieur Karim TRAORE est régulièrement convoqué dans l’après-midi du mardi 31 octobre pour se présenter devant le Procureur de la Commune IV du District de Bamako le mercredi 1er novembre 2017.
Il termine son intervention par une question à savoir « pourquoi Karim Traoré a célébré un nouveau mariage avec Mariam Kéïta au mois d’octobre passé s’ils étaient déjà mariés en 2015 comme il prétend ? ».
Il ajoute que cela fait 17 jours depuis le début de l’affaire que la justice malienne fait l’objet de délation et d’injures. « C’est du jamais vu dans l’histoireen République du Mali. Sous des cieux sérieux, le ministre Bathily devrait regagner Bamako hors du gouvernement. Cela fait des années que les Maliens assistent à des diatribes et injures. Là, trop c’est trop. C’est une dérive inacceptable. La mission d’un procureurn’est pas de faire plaisir à quelqu’un. On ne fera pas plaisir aux individus hors la loi. Bathily père et fils font partie des hors de la loi », tonne le procureur.
Selon Cheick Mohamed Chérif Koné, le seul tort de Dramane Diarra a été d’arrêter une personne qui se trouvait dans un second mariage alors qu’elle se trouvait dans les liens d’un mariage religieux qui n’est pas dissout que Ras Bath qualifie « d’esclavage sexuel ».Toute chose qui, selon lui, constitue une grave mise en cause de la valeur juridique accordée au mariage religieux au Mali.« En quoi le mariage peut mettre fin au mariage ? », s’interroge le magistrat qui s’étonne. Il poursuit en disant que seul le divorce peut mettre fin au mariage. « Plutôt que de s’en prendre à un procureur pour avoir mis l’action publique en mouvement contre des individus convaincus de bigamie, Ras Bath aurait mieux fait d’envisager l’abrogation de la loi concernant ces dispositions. Le procureur a été faussement atteint et outragé dans son honneur et sa dignité dans l’exercice de ses fonctions. En tant que citoyen, sa plainte est tout à fait légitime et nous la soutiendrons avec détermination jusqu’à ce que justice soit faite. C’est regrettable de voir tout un groupe de jeunes manipulés et abusés à la Merci de Ras Bath sur fond de mensonge, de calomnie et de délation», conclu le magistrat.
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