En l’absence du principal concerné, le Maire Moussa Mara, l’honorable Abdrahamane SYLLA a su calmer les ardeurs d’une population fortement remontée. Ils étaient tous là, à l‘école fondamentale de Kalabambougou: victimes et parents des victimes du lotissement de ce quartier périphérique de la Commune IV du District de Bamako.
Il est 9 heures. Aucune présence signalée ni du Maire Moussa Mara, ni de ses probables émissaires : «Nous savons qu’il ne peut pas venir, parce qu’il sait très bien que nous souffrons ici ; il sait ce qu’il a fait à la population», clament certaines victimes attendant impatiemment l’arrivée du Maire de la Commune IV dont relève le quartier de Kalabambougou. Aussi, accusent-ils le Maire Mara d’être à l’origine de leur calvaire : «la Mairie a démoli nos maisons sans pour autant nous recaser. Comment comprendre cela ?», s’interrogent-ils.
Deux heures plus-tard, soit 11 heures 10 minutes, l’honorable Député Abdrahame SYLLA débarque. Tous étaient là en grand nombre, attendant toujours l’arrivée du Maire Moussa Mara. Surpris par l’absence du Maire, le député s’interrogeait sur la tenue ou pas de l’Assemblée générale. Aussitôt, il décroche son téléphone portable et appelle Moussa Mara. D’après les explications du député, le Maire a reçu une lettre demandant l’annulation de l’Assemblée Générale dans la mesure où l’ensemble de la population est satisfaite de la gestion domaniale et foncière à Kalabambougou. Mais qui a pu envoyer cette lettre à la Mairie ? La question reste posée.
Ce qui est sûr, c’est que rien ne va entre les populations elles-mêmes. Sans quoi, en référence à la lettre de réclamation adressée au ministre en charge des Collectivités locales, le 13 octobre 2012, le Maire Moussa Mara a écrit au Chef de quartier de Kalabambougou, M. Sidi dit Ladji TRAORE (celui-là même qui a présidé l’Assemblée Générale du 2 septembre 2012), pour lui faire part de l’organisation d’une Assemblée Générale regroupant tout le village le 06 janvier 2013. «J’ai organisé ce jour, jeudi 20 décembre 2012, une réunion à laquelle je vous ai convié, ainsi que l’ensemble de vos conseillers…(…) Il est apparu nécessaire de réorganiser une assemblée générale véritablement représentative, sous votre égide et en présence de l’essentiel des responsables du quartier. Vous avez marqué votre accord pour cet exercice auquel je vous convie (…) Nous avons convenu que ma participation personnelle à cette assemblée peut être un facteur d’entente et de quiétude dans le quartier. Je vous donne mon accord au cas où vous le souhaiteriez et vous propose la date du dimanche 6 janvier à 9H pour ce faire».
En réponse à la lettre du Maire, le Chef de quartier Sidi dit Ladji TRAORE fait savoir ce qui suit : «Selon votre lettre, l’assemblée générale du 02 septembre 2012 n’a pas regroupé les responsables du quartier, encore moins les conseillers du quartier. Aussi, elle nous apprend que l’écrasante majorité du quartier n’y était pas représentée. Cependant, on ne peut pas cacher une assemblée générale de population. Le compte rendu de l’assemblée vous est parvenu depuis le 30/10/2012, y compris une liste de présence de 156 participants. Sept conseillers sur treize étaient présents notamment Sidi dit Ladji TRAORE, Founemoru Camara, Seydou TRAORE, Salim Sissoko, Broulaye Diarra, Dougoufana Sangaré, Lamine Camara. Madou Niamè Camara s’était fait excuser mais avait déjà donné son avis à l’assemblée générale des jeunes du 05 août 2012 (page2). Deux autres conseillers notamment Zoumana Doumbia et Foune Makan Keïta se sont excusés pour maladies. Le CDQ était représenté par son président Youba Bengaly qui a même intervenu. L’ADK était représenté par son Président, Dr. Moussa FANE qui a aussi intervenu. Les anciens combattants étaient représentés par Bakary Traoré, le monsieur de Kalabambougou qui disait à la rencontre du 20 décembre 2012 à la mairie que lui-même est du Yèlèma. L’IMAMA, les femmes, la jeunesse, les handicapés ont participé. Enfin, deux élus municipaux, Adama Doumbia et Hamidou Traoré étaient présents. Nous disposons même le CD de cette assemblée. Vous avez été certainement surpris du fait que les supérieurs hiérarchiques nous écoutent, pour nous considérer enfin. Sinon vous avez eu ce dossier avant le ministre. Vous n’aviez même pas fait signe en réponse au village (…) Que le document soit envoyé par une minorité ou une majorité n’a pas d’importance. Il ne s’agit pas d’une élection mais la recherche de la vérité. L’essentiel est qu’une partie des ayants droits se plaigne ainsi pour que les autorités du pays prennent en charge.».
Après deux réunions, autour de la question notamment le 24 et le 30 décembre 2012, «il ressort», explique la lettre, «que l’organisation d’une autre assemblée n’a pas sa raison d’être». La même lettre dit que toute plainte de la population au sujet de la réhabilitation serait la suite logique de la gestion opaque du problème par la Mairie.
De l’autre côté, réunis ce dimanche 06 janvier à l’école fondamentale, les victimes se disent être trahies par certains dirigeants du village et ne se reconnaissent pas en la décision d’annulation de l’AG avec Moussa Mara sous prétexte que «tous les problèmes connaissent un dénouement heureux».
Le feuilleton se poursuit quand on sait qu’une autre rencontre est prévue jeudi prochain à la Mairie sans les victimes cette fois-ci, qui oscillent la centaine selon la liste à notre disposition à la Rédaction du Journal Le Progrès.
Maintenant question : A quoi joue donc les Conseillers du quartier ? Le Maire Moussa Mara se doit de contourner les Chefs de quartiers afin de voir clair dans cette affaire. En attendant, le cros à jambe continue entre dirigeants de Kalabambougou et victimes du lotissement. A Moussa Mara d’être beaucoup plus vigilant pour ne pas tomber dans le piège.
Affaire à suivre donc.
Samakoro KONE
Le Progrès 2013-01-09