Il s’agit des crimes d’atteintes aux biens publics, de détournements de biens publics, de faux et usage de faux, de favoritisme et de complicité de favoritisme.
De plus, contrairement à la pratique judiciaire observée au Mali jusque là, ce désormais illustre procureur a pondu un communiqué, lu sur les ondes de l’ORTM (radio et télévision), pour informer l’opinion publique des charges qui pèsent sur le Vice-président de l’URD. Et, par la même occasion, lancer une opération de séduction envers les bailleurs de fonds».
Avec force conviction, et au regard du rapport du Fonds mondial que nous avions publié en exclusivité, lequel n’incriminait nullement le ministre Touré, au contraire, nous pronostiquions: «il est fort possible que, si le magistrat instructeur n’est pas sous pression, l’ancien ministre bénéficiera dans un bref délai d’un non lieu, partiel ou total».
Eh bien! Le procès relatif à ce dossier, jugé lors des dernières assises, du 3 au 11 décembre dernier, nous a donné raison. Le Procureur de la République, le très rigoureux Daniel Tessougué, a répété que cette affaite était un gâchis et qu’il était déçu par l’instruction du dossier et, surtout, par le fait que le juge ait travaillé sous l’autorité du Président de la République, Amadou Toumani Touré, au détriment de la loi.
En clair, le magistrat instructeur, un certain Samba Sarr n’était pas libre. Il était orienté par ATT, qui lui dictait les personnes à incarcérer. Il ne pouvait donc pas appliquer la loi et demander un non lieu pour des innocents. Il a fallu ce procès, public et contradictoire, pour que le peuple malien sache la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Au cours des débats, l’auditoire, à l’instar du Procureur général, a été déçu.
Le tapage médiatique, sur la base d’informations erronées, mené par le journal L’Indépendant dans ce dossier a provoqué le courroux du Procureur général et des avocats, qui sont tombé à bras raccourcis sur la presse. Ils ont volontairement joué à l’amalgame, à la confusion et à la généralisation, sachant bien que le mal avait été amplifié et entretenu par L’Indépendant, par méchanceté s’il vous plait! Sans oublier ses connexions d’alors avec Koulouba, qui tirait les ficelles pour se donner une fausse belle image.
Cet organe de presse avait parlé de plusieurs milliards de FCFA détournés dans ce dossier, alors que le montant évoqué à la barre ne dépasse guère les 122 millions, découverts grâce à une plainte déposée par le ministre Touré. C’est bien ce qui a permis d’arrêter le comptable principal des subventions du Fonds mondial, Ichiaka Diallo, qui a reconnu devant le tribunal avoir croqué tout seul ce montant, obtenu par diverses méthodes illicites: imitations de signatures, fabrication de faux cachets…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la vérité a éclaté. Comme le dit le PSP de Fily Dabo Sissoko: «la vérité finira toujours par triompher». Oumar Ibrahim Touré a été acquitté. Tous les mensonges colportés contre lui n’ont pas résisté à la manifestation de la vérité. Même son parti, l’URD, avait prêté le flanc à l’intoxication, à la désinformation, pour tenter de l’anéantir, voire le détruire politiquement parlant. Aujourd’hui, il est réhabilité. Dieu soit loué!
Les responsables de son parti, qui croyaient qu’il était à l’abattoir, sont visiblement gênés et peinent même à décrocher leur téléphone pour le féliciter. Oumar Ibrahim Touré a sauvé son honneur, celui de sa famille et même de sa ville Goundam, voire de la région de Tombouctou. C’est en effet toujours une personnalité politique, d’envergure nationale, soutenue et adulée dans son terroir.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 13/12/2012