Des voix s’élèvent pour appeler le pouvoir à lâcher du lest
Le chef de la Transition malienne, le Col Assimi Goïta va-t-il ajouter de l’eau dans son gnamakoudji (jus de gingembre) en faisant libérer les militaires ivoiriens détenus depuis le mois de juillet dernier à Bamako ? le plaidoyer national est assez audible dans ce sens.
La CEDEAO menace le Mali de sanctions si les autorités ne libèrent pas les 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako d’ici le mois de janvier 2023. Une sollicitation que pourrait ignorer le chef de l’Etat, au risque d’un nouveau bras de fer… Ce que de nombreuses voix du monde politique et religieux déconseillent.
En effet, après que des leaders et cadres du M5-RFP Malikura (Konimba Sidibé, Me Mohamed Aly Bathily, Mme Sy Kadiatou Sow, Modibo Sidibé, etc) eussent appelé à libérer ces militaires qualifiés de « mercenaires » par le gouvernement, c’est le tour d’autres dirigeants d’alerter sur ce dossier.
Ismaël Sacko du PSDA invite Bamako à faire marche arrière
Pour le président du PSDA, Ismaël Sacko, membre du Cadre d’échanges des partis et regroupement politique pour le retour à l’ordre constitutionnel, il y a péril en la demeure. “Nous avons espoir que les autorités maliennes comprendront et accepteront la main tendue de la CEDEAO, qui ne souhaite qu’une libération pacifique de ces détenus ? A défaut de laquelle, il y aura une sanction de la CEDEAO. Ces sanctions, qui pourraient davantage plonger notre pays, pas dans un abîme et dans une issue sans retour. Nous avons espoir que les autorités entendront ce message, nous avons espoir que les autorités feront marche arrière et qu’elles mettront au-dessus de tout, l’intérêt du Mali, la stabilité du Mali et la parfaite entente entre le Mali et ses voisins “. Et d’ajouter que la Côte d’Ivoire et le Mali, c’est deux poumons dans un même corps. “C’est comme l’esprit et le corps, qui ont besoin l’un de l’autre. Nos peuples sont unis, travaillent ensembles, nos États doivent faire de même. Cette situation n’arrange pas le Mali et pourrait créer un préjudice lourd pour la stabilité de notre pays et de notre sous-région”, a-t-il martelé.
La CEDEAO veut isoler le Mali dans la sous-région
Pour sa part, Amadou Aya de la CODEM estime que la CEDEAO veut isoler le Mali et qu’il faut que nos autorités analysent bien le contexte pour lâcher du lest en acceptant de libérer ces soldats ivoiriens. Nous devons tout faire pour préserver les relations avec nos voisins, surtout que nos rapports avec la France et ses alliés sont déjà très difficiles », a-t-il indiqué. Avant d’appeler le chef de l’Etat à tenir compte des intérêts des populations, dont plusieurs millions de Maliens vivant en Côte d’Ivoire et ailleurs dans la sous-région.
Il faut rappeler que les dirigeants guinéens et burkinabés voudraient faire amende honorable aux yeux des dirigeants de la CEDEAO, afin d’éviter d’éventuelles sanctions Ce qui pourrait les inciter à ne pas s’aligner derrière le Mali dans sa volonté de résister aux pressions d’Abuja. Ce qui aura le mérite d’isoler Bamako.
Mali Horizon