L’audience de confirmation des charges contre le destructeur en chef des mausolées de Tombouctou lié à Al-Qaïda, premier jihadiste à comparaître devant la CPI, a été reportée au 1er mars, a indiqué hier mercredi la Cour pénale internationale.
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, soupçonné d’avoir dirigé la destruction de mausolées à Tombouctou en 2012, est également le premier suspect arrêté dans l’enquête sur le Mali et le premier poursuivi par la CPI pour destructions d’édifices religieux et monuments historiques.
La défense demandait ce report, assurant « avoir été retardée dans ses préparatifs par le besoin de traduire les éléments de preuve », explique le juge Cuno Tarfusser dans sa décision.
Selon l’accusation, M. Al Mahdi, environ 40 ans, était un des chefs d’Ançar Eddine, un groupe islamiste radical associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). En tant que tel, il aurait dirigé la destruction de dix édifices religieux dans la vieille ville de Tombouctou, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité.
Une telle audience est une étape clé de la procédure, durant laquelle la procureure doit convaincre les juges que son dossier est assez solide pour mener à un procès. Elle devait s’ouvrir lundi.
Le suspect avait été transféré à La Haye en septembre. Fondée entre le XIe et le XIIe siècle par des tribus touareg, la ville de Tombouctou a été un grand centre intellectuel de l’islam et une ancienne cité marchande prospère.
Les jihadistes qui contrôlaient le Nord du Mali en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement.
Avec AFP