Il s’agit des généraux Yamoussa, Sidi Alassane Touré et autres. Triste épilogue de l’entrée en scène fracassante de putschistes qui ont coupé le cordon ombilical de l’armée malienne, c’est-à-dire qui ont piétiné le principe sacré de défense de l’esprit de corps à tout prix.
Une sourate du Saint Coran le dit : « Un jour moi, un jour pour toi ». Le chef des putschistes du 22 mars 2012 à l’apogée de son règne lui disait : « Même si Dieu t’épargne, moi Amadou Haya Sanogo et mes hommes ne t’épargneront pas ». Allah Akbar !
Aujourd’hui, les généraux Diagné Wati savent que Seul Dieu est Grand, Omnipotent et Omniscient. Que l’homme n’est qu’un objet dans les mains du Tout-Puissant Allah qui, par l’intermédiaire du temps, décide tout. Les rois sont donc nus.
Il n’empêche. Les généraux Diagné Wati doivent être écœurés par la quasi-impuissance du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dans cette affaire des disparus du 33e Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, lors des affrontements entre militaires le 30 avril et le 1er mai 2012.
Eh bien, comme annoncé depuis le début du processus, en novembre 2013, par le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, les plus hautes autorités ne s’ingèrent pas dans cette affaire. Pour l’heure, la justice suit son cours normal. Ce qui est une preuve de sa maturité et de son indépendance, même si la communication était venue un peu sur le tard pour convaincre l’opinion nationale et internationale qui commençait à lui construire une image de simple tribun.
La majeure partie de la bande a été défaite la semaine derrière. A commencer par l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, précédemment chef d’état-major particulier d’IBK, le général de division Yamoussa Camara. Le deuxième, le général Sidi Alassane Touré, avait occupé le poste stratégique de directeur général de la Sécurité d’Etat, les services des renseignements.
Les autres gros poissons sont le capitaine Amadou Konaré, un des hommes en vue après le putsch de mars 2012, et le lieutenant Tahirou Mariko, ex-aide de camp du chef des putschistes, le capitaine bombardé général 4 étoiles, Amadou Haya Sanogo.
Un président hâbleur ?
Les personnalités du 22 mars ont été écrouées jeudi et vendredi après avoir été inculpées pour « complicité d’assassinat » dans le meurtre de soldats proches d’Amadou Toumani Touré, président renversé en mars 2012 par un coup d’Etat.
Les faits sont très graves, les preuves remontent, affirme une source proche du juge Yaya Karembé, chargé du dossier. Il s’agit de la complicité d’assassinat. Le général Yamoussa Camara et le capitaine Amadou Konaré furent des proches d’Amadou Haya Sanogo, meneur des militaires qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012.
Triste fin pour Yamoussa Camara et ses élèves du Prytanée militaire de Kati qui se prenaient pour les De Gaulle du Mali, mais qui étaient vite apparus sous leur vrai visage : celui des piètres bouchers, assoiffés de pouvoir. Aujourd’hui, les rois Diagné Wati sont obligés de se rhabiller et réagir comme des fauves blessés.
Les receleurs du Comité national de redressement de la démocratie et de l’autorité de l’Etat (CNRDRE) ont été présentés, bon gré mal gré, à l’imperturbable juge Yaya Karembé et placé sous mandat dépôt. Mais que les Maliens de tous bords ne se laissent pas emporter par cette affaire aux allures d’un film western.
Le peuple sceptique est impatient de voir comment cette affaire sera gérée par la suite. Il a raison d’être prudent face à un président qui parle beaucoup, mais qui agit très peu, qui promet tout, mais qui fait le contraire de ce qu’il dit. IBK va-t-il enfin cesser d’être ce grand hâbleur devant l’Eternel ? Le doute est permis.
A suivre…
Nabila Ibrahim Sogoba
Source: L’Indicateur du 18/02/2014