Affaire des 900 millions des entrepôts Maliens au Sénégal (EMASE)

Pourtant éclaboussé, le DG Soumano continue de défier la Cour suprême

Toute la vérité sur les 754 millions de FCFA aussi

Le dossier des Entrepôts maliens au Sénégal (EMASE), continue de défrayer la chronique, faute à un directeur mal intentionné, mais aussi insouciant.

Il semble qu’il compte sur son pouvoir financier exceptionnel pour prendre en otage la justice malienne et refuse toujours d’exécuter la grosse exécutoire des tribunaux maliens.

Il va jusqu’à défier l’arrêt rendu par l’auguste Cour Suprême du Mali.

On se demande même si cette institution est désormais sérieuse aux yeux des Maliens.

Cela veut dire concrètement que notre pays ne dispose que d’une institution de résonnance dont les décisions sont plutôt fascinatoires et seulement indicatives.

La Cour a-t-elle besoin d’être remise sur ses jambes ?

Sinon comment un seul homme peut-il braver les juridictions maliennes grâce à son pouvoir d’argent avec des magistrats taillables et malléables à merci, prêts à vendre leur conscience.

L’affaire dont il s’agit, ici, est la condamnation de la Direction nationale de transports terrestres, maritimes et fluviaux (DNTTMF) et le paiement de 900 millions FCFA en faveur des fonctionnaires maliens des antennes des entrepôts maliens de transit.

Après l’arrêt de la CS, la direction générale du contentieux de l’État a été saisie du dossier suivant signification- condamnation de payer en date du 10 mai 2019.

Il ressort que dans cette affaire, Kiégo Diarra et 16 autres personnes, tous des Maliens, ont fait valoir dans leurs écritures, qu’en dehors de l’augmentation de la valeur indiciaire, ils sont exclus sans raison légale, du bénéfice des autres avantages fixés par le décret No 2014-0100/P-RM du 20 février 2014 fixant la valeur indiciaire et les avantages accordés au personnel fonctionnaire des entrepôts maliens dans les ports de transit.

Ni l’arrêt No 564 de la section administrative de la CS en date du 18 octobre 2018, ni la lettre No 0274 du PM adressée au ministre des transports, n’ont permis de débloquer la situation. Au contraire, le directeur Soumano est soupçonné de distribution massive de liasses de banque à des personnes sans vergogne et qui continuent de bloquer le dossier ou de retarder l’échéance de paiement.

Pour rappel, les Entrepôts Maliens au Sénégal qu’on présente par le diminutif EMASE, est un service extérieur rattaché à la direction nationale des transports terrestres, maritimes et fluviaux.

Aujourd’hui, près de 70% des marchandises transitent par le port de notre voisin sénégalais depuis le déclenchement de la crise ivoirienne de 2000.

C’est un port d’attache importantissime pour l’économie malienne. Les ressources générées proviennent de la rémunération des prestations portuaires, de l’intérêt des comptes de dépôts, et les produits de pénalité. Mieux, les EMASE traitent aussi des importations des marchandises solides et liquides comme les hydrocarbures, le lait, le sucre, le riz, la farine de blé…

Le directeur sur la sellette

Au-delà de cette bataille judiciaire enclenchée de longue date, la gestion des EMASE est catastrophique et laisse entrevoir un trou financier inquiétant de plus de 754 millions de FCFA.

Comme si c’est le règne des délinquants financiers. A l’origine d’une telle incurie de gestion scabreuse, l’incohérence constatée dans les écritures et la réalité des opérations pour 208,7 millions de FCFA, la minoration des recettes dans les certificats de recettes à hauteur de 265,9 millions de FCFA.

Pire, la non-facturation des redevances au titre de l’utilisation irrégulière des installations portuaires par d’autres pays de la sous-région pour 265 millions de FCFA.

Cette situation dénote de l’irresponsabilité du Directeur Soumano habitué à ce genre de pratique au vu et au su des autorités.

L’autre scandale est le non-respect de l’orthodoxie des marchés publics car notre indélicat fait exercer la fonction de comptable par un agent non habitué.

C’est ce qui ressort, en tout cas, des rapports des services maliens habilités.

S’agit-il d’une complicité passive ? Tout porte à le croire.

ISSIAKA SIDIBÉ

Source: Le Matinal