Affaire de détournement de 278.353.442 FCFA à la BDM –SA, Avant le délibéré final, Ibrahima Fall…

Le procès sur la culpabilité des accusés Ibrahim Fall, un ex-caissier principal à la BDM poursuivi d’atteinte aux biens publics, Fousseyni Diallo, caissier ramasseur de fonds et Bakary Diarra, vérificateur interne, eux, poursuivis de complicité d’atteinte aux biens publics reprochés au premier a eu lieu le lundi denier devant la Cour d’Assises de Bamako, présidée par le juge Moussa Diarra, un conseiller de la Cour d’Appel de Bamako.

Les débats de ce procès animés par la pléthore d’avocats auront duré plus de onze heures d’horloge dans les locaux de la Cour d’Appel de Bamako. La défense de l’accusé Ibrahim Fall était assurée par une équipe d’avocats dirigée par Me Abdoulaye Sangaré pour conforter l’accusé sur ses allégations, qui ne reconnait qu’une dizaine de millions sur les centaines à lui reprochés. Celle des complices Fousseyni Diallo et Bakary Diarra était assurée par un autre groupe d’avocats, notamment les anciens ministres Me Hamidou Diabaté et Me Demba Traoré et autres pour obtenir la mise hors de cause de leurs clients. Quant à la banque, la BDM, elle avait pour conseils Me Louis Auguste Traoré,  Mamadou Ismael Konaté et autres.

A la barre, après avoir reconnu des manquants de la banque imputables à lui, au sujet du trou de caisse total de 278.353.442 FCFA, Ibrahima Fall n’a pas trouvé mieux que de déclarer que, tantôt ces manquants ne résultent pas d’un détournement mais liés à des erreurs de manipulation de fonds s’étalant sur plusieurs années qui se produisent dans l’exercice de toute fonction de caisse, tantôt que ces manquants résultent d’une erreur de comptabilisation par l’ordinateur d’une opération de devises. Il a soutenu que le problème relatif aux manquants réels de sa caisse, imputables à lui a été réglé depuis 2009 à l’amiable avec la banque qui a même procédé à des saisies sur ses biens. Que depuis, il n’a jamais été contacté sur le dossier ni par sa banque ni par le juge d’instruction du  pôle économique chargé du dossier.

Le délibéré du 12 Août pour remettre la banque dans ses droits !

Aux termes des débats, la Cour a, au titre de l’action publique sur la culpabilité, reconnu l’entière responsabilité de l’accusé Ibrahim Fall sur les faits d’atteinte aux biens publics au préjudice de la banque en l’infligeant la peine de cinq ans de réclusion en disant qu’il sera sursis à l’exécution de cette peine et subsidiairement la peine d’amende de 200.000fcfa. Sur les intérêts civils de la BDM, à savoir le montant détourné en principal et éventuellement sur des dommages et intérêts, la Cour a mis son délibéré pour le 12 aout prochain. Quant aux présumés complices Fousseyni Diallo et Bakary Diarra, ils ont été purement et simplement acquittés.

Rappelons que, les faits remontent en 2008 précisément à la date du 1er avril, quand la Direction de la Vérification Interne de la BDM, dans le cadre de ses missions régulières de contrôle interne, procédait à la vérification de la caisse de Ibrahim Fall, alors caissier principal à l’Agence principale II de la BDM. Le contrôle révélait ainsi, à cette date le manquant de 278.353.442 FCFA. Et après déduction de remboursements de bons et de chèques effectués par M. Fall le manquant non justifié s’est élevé à la somme de 258.850.375F. Ainsi, la BDM portait plainte contre Ibrahim Fall pour détournement.

Une information judiciaire ouverte à cet effet permettait ainsi à l’inculpation des deux présumés complices. Fousseyni Diallo, caissier ramasseur à l’Agence principale II indiquait que chaque fois à l’annonce d’un contrôle de caisse, Ibrahim Fall lui faisait appel pour l’aider à arrêter sa caisse. C’est ainsi,  affirmait-il, qu’il prélevait des sommes sur les recettes issues de ses ramassages de fonds auprès de la clientèle et que ces fonds étaient comptabilisés au crédit des clients. Quant à  Bakary Diarra, vérificateur interne de ladite agence, lui aussi, aidait monsieur Fall lors des contrôles à travers ses relations personnelles. Il résulte de l’information au niveau du pôle économique que Bakary Diara ajustait même ses procès verbaux de contrôle en fonction des donnés de la caisse d’Ibrahim Fall.

Daniel Kouriba

Tjikan 2014-08-08 19:03:57