Pour rappel, à Sikasso il a étalé sa déception sur la place publique, en expliquant ce qu’il attendait de la mouvance présidentielle. « Je ne vous sens pas dans les débats», reprochait-il ainsi vigoureusement à ses alliés. Mais peine perdue.
Comme pour dire que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes, la majorité présidentielle, visiblement agacée par les bourdes du Président en perles, a encore brillé en désertant le ring escaladé par leur mentor, face aux défenseurs des libertés publiques, sortis aux côtés du président du Parena, Tiébilé Dramé, attaqué par le président IBK.
Dans sa parution du jeudi 29 octobre 2015, notre confrère Info Matin a titré sur « la désertion » de la majorité, marquant l’isolement du Président de la République. « La classe politique malienne, comme dans un situationnisme, pardon attentisme calculateur, s’est mise au vert comme en attendant l’issue d’un combat de gladiateurs. Comme si personne ne voulait se mouiller pour l’un ou l’autre des protagonistes de la joute verbale. En tout cas, son absence sinon son silence depuis le retour du Président IBK de Paris peut à cet égard s’interpréter comme une désertion dans l’animation politique, la défense du projet commun, voire un désaveu à l’égard du Président IBK».
A la lecture de notre confrère, l’on peut comprendre que les attaques malencontreuses et personnelles du Président de la République à l’encontre de l’opposition, notamment de Tiébilé Dramé, a encore fait froid au dos de la majorité présidentielle qui trouve son salut dans le silence. C’est un revers, un désaveu de l’attitude du président, qui ne peut s’en prendre qu’à lui-même, et se résigner dans sa solitude.
Youssouf Z KEITA