La semaine dernière, pour justifier l’achat du nouvel appareil, le Premier ministre malien Moussa Mara avait déclaré devant les députés lors de sa déclaration de politique générale, que l’ancien appareil n’était pas techniquement au point et qu’il était moins cher d’acheter un appareil que d’en louer.
Apparemment, ces arguments du PM sont loin de convaincre les Maliens dont certains se demandent pourquoi ne pas rendre publiques les conclusions des fameuses expertises qui prouvent la défaillance de l’avion acquis par le général Amadou Toumani Touré.
Et ce n’est pas pour rien que l’opposition a réagi à cette déclaration iconoclaste du Premier ministre Moussa Mara dont beaucoup de propos lors de la DPG sont aujourd’hui contestés.
La première critique est venue d’un responsable du Parena, un parti de l’opposition. « Le président de la République nous dit que son avion a coûté 17 milliards de F CFA, alors que le Premier ministre parle de 20 milliards de F CFA. Où est la vérité ? », s’est interrogé Djiguiba Kéita alias PPR.
Une contre-réaction est certes venue de la majorité présidentielle lorsqu’un de ses membres a expliqué que « c’est de la diversion, tout est clair », mais rien ne convainc dans tout ça et tout est loin d’être clair, car, selon une source proche du dossier, contrairement à ce que dit le gouvernement, l’acquisition d’un nouvel appareil n’était pas nécessaire : le Boeing acheté par l’ancien président Amadou Toumani Touré a des papiers en règle et est techniquement est au point.
La polémique enfle, et l’homme de la rue se mêle au débat. « Pour l’honneur du Mali, il fallait acheter un avion », dit un enseignant de Bamako. « Je soutiens la décision du président IBK », avance un Malien de la localité de Kayes.
Mais pour Oumar Kanté, habitant à Gao, « le Mali sort d’une grave crise, on n’a pas tout besoin d’avion présidentiel, mais de moyens pour développer le pays ». La communication gouvernementale ferait mieux de rendre publiques les conclusions de l’expertise faite sur l’avion acquis par ATT et avec lequel les autorités de la transition se déplaçaient.
ATT, Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra voyageaient-ils donc dans un cercueil volant ?
A. D.
L’ Indicateur Du Renouveau 2014-05-09 12:10:15