Adema, Urd, Rpm, Parena : Vers un« Rhdp » malien

 

Intitulé « Pour un nouvel élan politique au Mali : justifications pour une alliance »,  le document qui a servi de cadre de discussion insiste sur la nécessité de remettre les partis au centre de l’action politique et prévient contre les risques  que comporterait pour le pays une candidature indépendante à la présidentielle de 2012.

Mais, poursuit le document, seule une alliance forte pourrait conjurer cette « aventure » à laquelle il est prêté l’inconvénient de marginaliser les formations politiques dans la gestion de la cité, ce qui « est leur vocation ».  L’alliance anticipée ressemblerait à quelque chose comme le Rassemblement houphouettiste  en Côte d’Ivoire ou Benno Siggil au Sénégal.  Pour les initiateurs de la démarche, les quatre partis constituant le socle de l’alliance ont en commun le parcours de leurs responsables, malgré les aléas vécus ainsi que les mêmes valeurs. Le projet devrait, par conséquent, s’ouvrir à d’autres partis partageant les mêmes valeurs.

L’avenir, pas le passé

Il s’agit en fait d’une alliance de second tour donc mais avec la possibilité de se mettre d’accord sur une candidature unique à la présidentielle tant convoitée. Comme le projet n’entend pas s’en arrêter là, le document débattu samedi  prévoit l’élaboration entre les parties prenantes d’un programme commun de gouvernement ainsi qu’une clé de répartition des responsabilités : institutions, gouvernement, ambassades et directions nationales.

Ce n’est pas la première fois que des alliances sont proposées au Mali. Il y eut, sous la décennie Konaré, les Fcd, la Cndp, le Coppo, Espoir 2002 et l’Adp. Sous le mandat actuel, on se souvient du Fdr créé en 2007 par les concurrents d’Att à la présidentielle de la même année : Ibrahim BoubacarKéita, Soumeylou Boubeye Maïga, Tiébilé Dramé, Me Mamadou Gakou. Comment l’alliance en gestation transcendera-t-elle les faiblesses du passé ? Elle doit être « fondée sur des accords irrévocables sur la durée du ou des mandats concernés », avertit le document. En plus, en cas de victoire électorale, un collège comprenant les premiers responsables des partis membres sera mis en place. Le projet va-t-il aboutir ?

Ses initiateurs sont optimistes mais aucune décision n’a été prise à l’issue de la rencontre du samedi. Le Parena et le Rpm se sont dits prêts à y aller sans tarder. L’Urd et l’Adema doivent encore se consulter sur la question. Il y a peu de doute cependant que le futur président du Mali vienne de cette alliance si elle se fait.

Adam Thiam

Le Républicain Mali 24/05/2011