C’était donc sans grand étonnement que le peuple l’a vu tour à tour occuper les fauteuils du Ministre de la Santé et du Ministre des Affaires Etrangères. Mission accomplie ? Toujours est-il que le Général ATT devenu Président l’a aussitôt nommé Secrétaire Général de la Présidence.
A cet égard, le chanteur Tchiken Jah Fakoly a raison : « Plus rien ne » nous « étonne ». Même si certaines langues pantelantes disaient : « la IIIème République est venue pour les enfants du Capitaine Sidibé ». Celui-ci a « lui seul eu droit à des Ministres et à deux Premiers Ministres ». Aux pauvres de se demander : « Et nous autres ? ». Mais au Mali, les pauvres n’ont pas souvent droit de citer.
Justement, Modibo Sidibé est loin d’être pauvre. Même si être pauvre ou riche au Mali demeure à relativiser. Notre propos c’est que Modibo Sidibé pourrait également honorer sa famille du titre de Président de la République du Mali. Sur la route de Koulouba, nous le souhaitons tous les biens du monde. Comme à tous les autres prétendants d’ailleurs. Du moins, sauf à un, en l’occurrence l’islamiste.
Seulement, l’ADEMA-PASJ décide de ne pas lui prêter son drapeau. Non pas parce qu’il ne porte pas Modibo Sidibé, Premier Ministre dans son cœur. Mais parce qu’il a lui-même son candidat-maison. Modibo Sidibé, candidat de l’ADEMA-PASJ, exit ! Bonjour, le candidat ou la candidate made in ADEMA-PASJ !
De quoi s’agitent alors les politiciens qui gravitent autour de Modibo Sidibé et leurs sbires ? La démocratie permet toutes les agitations. Mais jamais les tripatouillages. Or, tel que c’est parti, le tripatouillage en marche. Et, il promet d’être beau.
Mais l’ADEMA-PASJ veille. Et, il n’y a d’ADEMA qu’officiel. Le reste c’est des individualités qui officient. Il est vrai, officieusement. Tant que c’est la nuit, tous les chats peuvent circuler. Librement. Le matin se lèvera de toute façon. Surtout que l’ADEMA a décidé de rompre avec la permissivité. En tout cas, depuis la fin du mauvais vent de la rénovation. Vent qui avait à l’époque laminé le parti. A présent, l’ADEMA s’est relevé. Du moins, à entendre ses militants et son Président.
Non, un parti comme l’ADEMA-PASJ ne peut pas se borner à présenter ou à faire le jeu des candidats externes. Des candidats, de surcroît, militaires. Et, toujours au détriment de ses dignes fils. Cela est inadmissible dans un parti sérieux. Et, l’ADEMA, de l’avis de son Président, est un parti sérieux.
Le parti l’est-il effectivement ? Le traitement de la question Modibo Sidibé nous répondra. Parce qu’avec l’ADEMA, disent certains, il ne faut être sûr de rien.
A l’inverse, d’autres pensent que l’ADEMA-PASJ reste la première puissance politique du Mali. Il reste donc, selon eux, capables de grandes choses comme celles qu’il a réalisées de 1990 à 1992, par exemple. A condition, s’empressent-ils d’ajouter, que le parti le veuille. L’ADEMA-PASJ le voudra-t-il ?
Hawa Diallo
Le National 06/12/2010