Le parti de l’Abeille a réaffirmé son soutien à la Transition
L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ) a tenu, le week-end dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), son 6è congrès ordinaire. La cérémonie d’ouverture était présidée par le président-sortant du parti, Pr Tiémoko Sangaré, en présence de l’ancien président du Comité exécutif, Pr Dioncounda Traoré.
Ces assises, qui ont duré deux jours, interviennent une semaine après le renouvèlement des bureaux des femmes et des jeunes du parti, dirigés, respectivement par Mme Konté Fatoumata Doumbia et Chérif Mohamed Coulibaly. Aussi, l’événement s’est-il tenu dans un contexte marqué par l’accentuation des crises sécuritaire, sociopolitique, institutionnelle et sanitaire au Mali.
S’agissant de la crise sécuritaire, notre pays continue de payer un lourd tribut au terrorisme qui arrache «des centaines de vies civiles et militaires maliennes, africaines et étrangères», a martelé le président du parti de l’Abeille.
Dans cette guerre asymétrique, poursuivra le Pr Tiémoko Sangaré, le tout militaire ne saurait être la seule réponse et il importe de prendre en compte les résolutions pertinentes du Dialogue national inclusif, (DNI) en prospectant la voie du dialogue, chaque fois que cela est possible. Cela, sans renier les valeurs non négociables de la forme républicaine de l’État, de la laïcité et de l’unité nationale.
Faisant la genèse de la situation sociopolitique de notre pays ayant conduit à la démission de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita et de celle du président de la Transition, Bah Daw, le président de l’Adéma-PASJ a rappelé le soutien de son parti aux nouvelles autorités du pays pour une Transition inclusive et réussie dans le respect de la charte.
À quelques encablures des élections générales, prévues au mois de février 2022, le pays est dans une incertitude, constate Tiémoko Sangaré, ajoutant que la Transition semble ignorer les données de sa propre boussole. «Dans un contexte d’incertitude sur le devenir de la démocratie au Mali, personne ne doit avoir comme agenda l’exclusion, la récupération politique, la diversion… », a ainsi martelé le premier responsable de l’Abeille.
Par ailleurs, le Pr Tiémoko Sangaré a tenu à clarifier que le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali n’est pas un regroupement d’opposition à la Transition. Il s’agit, selon lui, d’un regroupement dédié à la réussite du processus dans le respect des engagements que les autorités ont pris devant le peuple malien et la communauté internationale. Aussi, la conviction des responsables du PASJ est-il que les défis auxquels notre pays fait face ne sauraient être relevés dans la désunion politique.
Le responsable politique a, en outre, émis des réserves sur la faisabilité de l’Organe unique de gestion des élections dans les délais impartis à la Transition. Il en est de même pour le projet d’Assises nationales de la refondation (ANR) qui soulève nombre d’interrogations qui font douter de la sincérité des objectifs affichés. L’Adéma ne saurait participer à ce forum de “trop” si ces doutes ne sont pas levés. Pour les responsables du parti, la vocation de la Transition n’est ni d’imposer aux futures autorités, en principe, élues sur leur programme, des dispositions législatives ou règlementaires «non consensuelles», ni de figer une fois pour toutes les choix et les priorités de la nation.
Sur un autre registre, le parti de l’Abeille soutient le combat permanent et «non sélectif» contre la corruption qui tue nos économies déjà exsangues. Toutefois, le parti suggère de mener ce combat sans tambours battants et dans le respect strict de l’indépendance de la justice et de la présomption d’innocence. Enfin, le Pr Tiémoko Sangaré a invité ses camarades à l’union pour davantage fortifier le parti.
Bembablin DOUMBIA