Selon des informations concordantes, une réunion de la Convention de la Majorité Présidentielle, CMP, se serait terminée en queue de poisson. Pour cause, le malentendu entre le RPM, parti présidentiel et certaines formations de la CMP, auxquelles on a voulu faire avaler une couleuvre, celle du soutien de tous les partis de la CMP à un seul candidat, en l’occurrence le Président sortant, IBK. Les présidents de l’ADEMA, de la CODEM, de YELEMA, du MPR, du CNID et de l’UM-RDA, n’auraient pas apposé leurs signatures en bas du document contenant les clauses de la convention de soutien à IBK dès le premier tour. Pourquoi ont-ils refusé de signer ? Présenteront-ils des candidats contre IBK au premier tour ? La Convention de la Majorité Présidentielle pourrait bien voler en éclat en 2018, si ce n’est avant.
Les combines, tractations, alliances et stratégies politiques commencent à prospérer au Mali, à un mois du référendum, considéré comme crucial et à un an des élections présidentielles pleines d’enjeux. Si l’Opposition commence à gagner en cohésion et en unité, comme en témoigne, le vote unanime à l’Assemblée Nationale contre la révision constitutionnelle, c’est loin d’être le cas de la Majorité Présidentielle. Cette dernière semble être en proie au syndrome de la division, toute chose qui risquerait de faire voler en éclat ses chances de gagner aux prochaines élections, qu’elles soient référendaire, locale, régionale et présidentielle à venir. IBK serait-il victime de sa gestion cavalière du pouvoir ? Les partis de la CMP qui ont l’intention de l’affronter dans les urnes, seraient-ils des ingrats ?
La proposition de soutien à une candidature unique, faite au cours de la réunion n’a pas été du goût des grands partis de la CMP, à commencer par l’ADEMA. Le président des Abeilles n’a pas voulu engager son parti dans une aventure dont l’issue serait incertaine pour lui. Le Pr Tiémoko Sangaré n’a pas voulu prendre ce risque, en engageant son parti parce que l’ADEMA a déjà tranché la question de candidature. La base du parti d’Alpha Oumar Konaré s’est clairement prononcée pour une candidature à l’interne lors de la Conférence nationale du 25 mars dernier. Quant à la CODEM, la troisième force politique de la CMP, même si la question de candidature n’est pas tranchée, la position du président du parti de la quenouille laisse présager une candidature à l’interne pour jauger la capacité de mobilisations du parti. Par ailleurs, il y a fort à parier que le président du parti YELEMA, ce jeune loup aux dents bien acérées, serait sur la ligne de départ en 2018. Moussa Mara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a un autre motif de croire en ses chances, à savoir l’élection d’Emmanuel Macron, un jeune de sa génération. L’ancien Premier ministre du Mali fait aujourd’hui profil bas parce qu’il compte toujours sur le soutien de la CMP pour avoir la Mairie du District de Bamako. Enfin, pour ce qui concerne le MPR et le CNID, leurs leaders n’auraient certainement pas digéré leurs sorties sans coups de klaxon du gouvernement. Ils s’estiment aujourd’hui lésés, voire floués, dans le partage du gâteau. Alors, n’étant pas sûrs des chances de réélection du Président sortant, eu égard aux scandales et autres crises qui ont émaillé sa gestion, ils réfléchiront mille fois avant de s’engager pour un combat dont l’issue semble incertaine. Pour l’UM-RDA, ce serait par pur calcul politicien, comme en 2002 avec ATT, ils attendent de voir clair avant de se prononcer. Car, comme le dirait l’autre, ce n’est pas à un vieux parti qu’on enseigne le sens dans lequel tournera le vent.
Youssouf Sissoko
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