Actualité TRANSITION MALIENNE / Le COPA exige la démission de Cheick Modibo Diarra

C’est par ces propos qui ne souffrent d’aucune ambigüité que Mankan Konaté, au nom de son association, s’est adressé aux journalistes. Pour la circonstance, il était accompagné de trois autres responsables du bureau national du COPA : Ibrahim Traoré, secrétaire administratif ; Ami Koné, secrétaire à l’organisation et de Mamadou Diallo, secrétaire général. Il a ajouté que leur demande de démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra, est motivée par un certain nombre de gaffes qu’il a commises, en plus de sa propension à procéder à une restauration systématique du régime du général Moussa Traore. « Nous sommes aujourd’hui, convaincus que Moussa Traoré et Mariam dirigent le Mali à travers Cheick Modibo Diarra », a-t-il dénoncé, avant d’énumérer la longue liste de ce qu’il considère comme les gaffes du Premier ministre et qui justifie son départ de la Primature. A travers la voix de son Président Mankan Konaté, le Collectif des Patriotes du Mali, reproche à Cheick Modibo Diarra de s’être arrogé le droit d’écrire à la cour constitutionnelle du Mali pour lui demander la prorogation de deux semaines de l’intérim du Professeur Dioncounda Traoré. Selon le COPA, cette démarche du Premier ministre, loin de se préoccuper du sort du Mali, visait, à l’époque à lui donner le temps d’organiser une concertation qui allait lui élargir ses pouvoirs et remercier Dioncounda Traoré. « Mais, la cour constitutionnelle du Mali, vigilante, a répondu que Dioncounda restait Président jusqu’à l’organisation des élections. Cette décision a été cachée aux maliens », a-t-il dénoncé.

La restauration est-là

Le COPA accuse le Premier ministre d’avoir mis en place un Comité technique composé des ses proches pour en vue de prendre les concertations nationales en otage. Le COPA, au titre de la troisième gaffe de Cheick Modibo Diarra, met le doigt sur sa volonté de restaurer le régime de Moussa Traore, en tout cas ce qu’il reste encore de cette période sombre de notre histoire commune. Selon le COPA, la matérialisation de cette initiative est la nomination à tour de bras des responsables du MPR, de son parti et des proches de Moussa Traoré et de Mariam. Pire, il a annoncé que des émissaires de Cheick Modibo Diarra sont actuellement en train de sillonner le pays pour renforcer son parti, en prévision de sa démission avant la fin de la transition pour pouvoir se donner la chance d’être candidat. Mankan Konaté et ses camarades du COPA sont aussi convaincus que dans la réalisation de son ambition inavouée, le Premier ministre s’est attaché les services du Haut conseil islamique, à travers son Président Mahamoud Dicko, qui ne roule que pour lui. Et pour boucler  la boucle, Mankan Konaté dira que depuis la mise en place du Gouvernement dit d’Union nationale, rien n’a été fait pour mettre l’armée malienne dans les conditions de reconquête de nos territoires au Nord du pays. « Rien n’est fait pour la libération du nord et pour l’organisation des élections. Tout est bloqué », a-t-il dénoncé. Avant de s’élever contre les augmentations du prix du gaz et du carburant. « Nous assistons à des coupures intempestives d’électricité, parce que les fournisseurs d’hydrocarbure n’arrivent pas à se faire payer », a-t-il indiqué. En plus de l’incapacité du gouvernement de faire face a l’orientation des diplômés du DEF, Mankan Konaté à dénoncé les nominations à la pèle. « Nous n’avons rien contre la constitution des cabinets ministériels, mais nous dénonçons la destitution systématique de directeurs de services et leur remplacement par des militants du parti de Cheick Modibo Diarra ou par des proches de Moussa Traoré et de Mariam. « Face a tout cela, nous invitons Dioncounda Traoré à prendre ses responsabilités en tant que Président, car son silence est coupable », a-t-il conclu.

Assane Koné

Le Republicain 16/10/2012