Nous précisions que c’était bien le Premier ministre, Diango Cissoko qui avait fait monter le dossier par le ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget, Marimpa Samoura. Le patron de celui-ci, Tiénan Coulibaly, ayant exprimé son désaccord total quant à cet achat hors ligne budgétaire et hors procédure légale de passation des marchés publics.
En fait, le marché a pourtant l’air totalement conclu, puisque CFAO Motors aurait déjà livré certains véhicules, contrairement aux directives du ministre des Finances, Tiénan Coulibaly, qui avait demandé à tous les fournisseurs du gouvernement de ne jamais livrer de marchandise sans engagement préalable des gestionnaires des différents départements ministériels.
CFAO Motors aurait donc livré ces véhicules en attendant la «régularisation» du marché par entente directe par le Conseil des ministres. C’est donc que Diango Cissoko veut aller au forcing, parce que le ministre des Finances, qui se trouve en ce moment à Dakar, a toujours refusé d’endosser ce dossier. Il aurait même instruit à ses collaborateurs de ne pas le traiter, ce qui entraîne qu’il ne saurait être introduit en Conseil des ministres par son département. Mais, le Premier ministre y tenant manifestement, on ne sait par quel miracle il arrivera à faire passer son marché de gré à gré.
Un membre de cabinet du Premier ministre nous a expliqué que le ministre des Finances en faisait trop et pensait qu’il était le chef de l’Exécutif. «C’est au Premier ministre de définir la politique du pays et d’en exprimer ses besoins. Il revient au ministre des Finances de trouver l’argent nécessaire pour la mise en œuvre de cette politique. Il n’a pas à s’opposer au Premier ministre ou à rejeter ses demandes», nous a expliqué ce proche collaborateur du chef du gouvernement.
Son de cloche différent à l’Hôtel des finances: «il est vrai que le Premier ministre oriente la politique du gouvernement, mais en fonction des moyens de l’Etat. Il ne doit pas prendre de décisions qui impliquent le déboursement de plusieurs milliards alors que le pays n’a pas d’argent, et a surtout d’autres priorités que l’achat de véhicules pour des cadres de la Présidence de la République (12) ou de la Primature (22). On aurait pu acheter ces véhicules ultérieurement. D’autant qu’aujourd’hui, la situation du pays ne le permet pas».
Malgré tout, on veut régulariser ce marché, comme ce fut le cas pour les 18 milliards de FCFA de l’Initiative Riz, le projet-phare de Modibo Sidibé sous ATT. Attendons donc de voir comment, et pour le compte de qui, le dossier sera acheminé sur la table du Conseil des ministres en vue d’une hypothétique régularisation.
Pour l’instant, nous vous invitons à lire ci-dessous les types de véhicules commandés et les valeurs pour chaque modèle, l’ensemble faisant un total de 2 213 400 000 FCFA. A suivre.
Chahana Takiou
Le 22 Septembre 2013-04-11 14:00:23