Accusés par beaucoup d’être responsables du chaos que traverse le pays depuis plusieurs années, les acteurs de la «Révolution de Mars 1991» sont visiblement en quête de solutions pour sauver le Mali. Lors du panel de haut niveau organisé le 2 avril 2022 au CICB par l’Adéma-Pasj, ces hommes et femmes ont jugé nécessaire de se mettre ensemble malgré leurs divergences pour redorer le blason de la démocratie.
«Trouver les voies et moyens pour se mettre ensemble afin de sauver le Mali» ! Telle était la préoccupation des acteurs de la «Révolution de mars 1991» réunis samedi dernier (2 avril 2022) au sein d’un panel de haut niveau pour évaluer les 31 ans d’exercice démocratique du pouvoir à l’initiative de l’Adéma-Pasj. Ils ont conclu à la nécessité de se remettre ensemble pour sauver la patrie dans une synergie d’actions. Et cela, malgré les grandes divergences, car les uns et les autres ont, à chaque tournant de la vie de la nation, pris des décisions ayant frustré des camarades de lutte d’une manière ou d’une autre.
Les principaux panélistes étaient, entre autres, Pr. Ali Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, Me Mountaga Tall, Oumar Mariko, Tiébilé Dramé… Cette rencontre a eu lieu au moment où les acteurs du mouvement démocratiques sont surtout accusés d’être responsables des difficultés dans lesquelles se trouve le Mali depuis l’avènement de la démocratie. Ces acteurs reconnaissent certes avoir commis des erreurs ayant entraîné des dysfonctionnements dans l’exercice du pouvoir. Mais, ils refusent d’endosser seuls la responsabilité des difficultés auxquelles le Mali a été périodiquement confronté. Ils estiment d’ailleurs que l’ouverture politique et les libertés qui constituent aujourd’hui des acquis étaient les principales revendications de la Révolution de mars 91.
Malgré la volonté d’inscrire désormais leurs actions dans une synergie de progrès, ces acteurs sont cependant divisés sur plusieurs sujets de la vie de la nation. La rencontre a ainsi révélé au grand jour les divergences entre certains acteurs. Certains camarades ont été accusés de vilipender le mouvement démocratique, d’autres de soutenir les coups d’Etat. Et chaque fois une réponse a été donnée pour clarifier les choses. «Il faut avoir le courage de dire non et chaque fois qu’il y a des dérives nous allons nous démarquer», a défendu Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de l’Adéma Association et membre du M5-Rfp. «Nous avons lutté pour les libertés en 1991 et en 2020, contre la corruption, le népotisme et la disparition du Mali», a abondé Me Mountaga Tall dans le même sens.
Pour sortir le Mali de cette situation de crise perpétuelle, ces acteurs du mouvement démocratique ont jugé nécessaire de faire fi de leurs divergences en tirant les leçons du passé tout en redoublant d’efforts. «Mettons nos énergies ensembles pour sauver le Mali, trouvons les moyens de nous parler et d’aller ensembles», a recommandé Tiébilé Dramé. La situation actuelle du Mali exige un regard critique des acteurs du mouvement démocratique sur leur parcours commun. Et, a conclu Me Mountaga Tall, «si nous devons être ensemble demain, n’ayons pas peur de se dire les vérités» !
Oumar Alpha