Cette audience était présidée par Kamafily Dembélé. Il avait à ses côtés les conseillers Mama Diarra et Baya Berthé, en plus des assesseurs. Il résulte des faits qu’un soir Mamby Traoré invita son ami Néné Coulibaly à le rejoindre pour prendre un pot dans un bar qui appartenait à dame Aoua Thienta. Arrivée sur les lieux, elle trouva son ami, en compagnie d’autres personnes, au bar. Il s’ensuivit une longue causerie, jusqu’au moment où Mamby sortit une cigarette. A la demande d’Aoua Thienta, il lui offrit une autre cigarette.
Mal lui en prit. Car dès que René, assis devant la porte de la maison, a vu sa concubine fumer, il est rentré dans tous ses états. Il s’est mis à employer des injures graves à son endroit. Sur le coup, Mamby a présenté ses excuses au Français. Après cet incident, celui-ci s’est isolé avec sa concubine et continuait à l’insulter. Face à cette situation, Néné Coulibaly a jugé bon de le faire revenir à la raison. C’est là qu’elle a reçu un coup de poing au nez, suivi une altercation entre les deux personnes, qui furent séparées par des témoins. Après, tout est rentré dans l’ordre et selon, Néné Coulibaly, tout le monde fit ami – ami avec René.
Mais auparavant, selon Aoua, son concubin l’avait menacée de mort. Ce qui a fait que cette nuit là, elle est allée dormir chez sa nièce. Le lendemain, elle a trouvé René Derycke allongé, entre la vie et la mort. Et il y avait à côté de lui, sur la table de chevet, des sachets de médicaments. Sur le champ, elle a fait appel à médecin, qui a constaté que c’était fini pour lui. C’est ainsi qu’Aoua a le corps de son défunt concubin à la morgue du Centre de santé communautaire de Lafiabougou. Curieusement, après le dépôt du corps, on a découvert une plaie au niveau de la nuque de René. Que s’était-il donc passé? Cette question est demeurée sans réponse.
Les avocats de la défense, composée de Me Baba Camara, Me Tièkoro Konaré et Me Abdrahamane Sanogo, ont plaidé dans le sens de l’acquittement. Car, selon eux, il y a aucune preuve qui montre que René aurait reçu des coups de Néné Coulibaly et de Mamby Traoré et que dame Aoua Thienta n’était complice de rien.
Auparavant, le ministère public, dirigé par Mamadou Lamine Coulibaly, avait indiqué que le Parquet était mal à l’aise dans cette affaire. Car, dans son entendement, il manquait un lien de causalité entre la mort du Français et les accusés. C’est pourquoi il a décidé de mettre les accusés entre les mains de la Cour. Face à cette situation, la Cour a tout simplement décidé de les déclarer non coupables et a prononcé à leur endroit une ordonnance d’acquittement.
Youssouf Diallo
Le 22 Septembre 14/11/2011