La DGA de l’ACI qui serait limogée pour vente frauduleuse de terrain souhaite être contrôlée par les Services de Contrôle de l’Etat. Actuellement Chargée de Mission de l’ACI, Mme Oumou TRAORE réagit en disant ses quatre vérités et appelle à l’audit de son service, l’Agence de Cession Immobilière. Quelle transparence !
Il y a une semaine, un journal de la place publiait « la DGA de l’ACI, Oumou TRAORE, limogée ». Les causes de ce limogeage selon ce journal : « des poches non attribuées » à l’ACI 2000, cette zone huppée de la capitale, auraient été « morcelées et frauduleusement cédées à des tierces personnes à l’insu du PDG Kalifa Sissoko ». Ce constat qui aurait été fait par un Conseil d’Administration extraordinaire de l’ACI 2000, réuni pour faire l’état des lieux, selon le journal. La Directrice Générale Adjointe aurait été indexée comme étant responsable de ces ventes en catimini et a été limogée sans ménagement. », écrit le journal.
Face à ces allégations qui l’accusent Mme Oumou Traoré qui a occupé pendant neuf ans le poste de DGA à l’ACI, et trois ans Directrice commerciale, rompt avec le silence et apporte un démenti cinglant : au cours des deux sessions du Conseil d’Administration de l’Agence de Cessions Immobilières (ACI) qui se sont tenues de Janvier 2016 à ce jour, auxquelles elle a pleinement participé, il n’a jamais été question « de faire un état des lieux qui aurait eu comme résultat la présence de quelques parcelles non vendues dans la zone de ACI 2000 », précise Mme Oumou Traoré. La 56ème session a porté sur l’examen et l’approbation du projet de Budget 2016 et la 57ème sur la présentation du rapport d’activité et des états financiers de synthèse de l’exercice 2015.
Démenti formel
L’allégation de ‘’ poches non attribuées », comme c’est le cas dans la presse, relève d’une méconnaissance du système utilisé par l’ACI. « L’ACI fait un morcellement intégral de tous les sites mis à sa disposition par l’Etat pour aménagement en parcelles cessibles (à vendre) et en équipements (places publiques, espaces verts, terrains de sport, lieux de culte etc). Il n’y a donc jamais de ‘’poches non attribuées », selon Oumou Traoré. Selon elle, chaque parcelle a un numéro d’identification individuel y compris celles réservées aux équipements. Si le morcellement d’un site donne au total 3500 parcelles, celles-ci seront numérotées du numéro 1 au numéro 3500. « Ce sont ces 3500 parcelles avec chacune un numéro individuel qui sont introduites dans notre système informatique disposant de beaucoup de verrous pour empêcher une gestion frauduleuse de la part de quiconque, transparence oblige », poursuit-elle.
Par ailleurs, note-t- elle, « A l’ACI les modes de vente sont connues de tous nos clients : la vente aux enchères, la procédure de cession aux maliens de l’extérieurs qui depuis quelques mois est applicable aux acquéreurs résidents au Mali, les prêts acquéreurs en partenariat avec des banques de la place », explique Oumou Traoré.
Transparence
Chaque mode a sa procédure et l’application de ces procédures de vente fait intervenir pratiquement toutes les directions à commencer par la Direction Commerciale pour l’adjudication par le client (qui du reste est une tierce personne) ensuite la Direction Financière pour le contrôle effectif des paiements puis la Direction Juridique et du Contentieux pour l’établissement des Actes Administratifs ensuite le Contrôleur de Gestion et l’Auditeur Interne pour un autre niveau de contrôle. C’est seulement après tout cela que le Directeur Général Adjoint intervient dans le processus pour un dernier contrôle, explique –t-elle. Le Directeur Général Adjoint n’a aucun contact avec le client dans la mise en œuvre du processus de la vente, donc il ne peut pas vendre. En plus il ne détient aucune signature.
Mme Oumou Traoré, chargée de Mission, indique qu’elle souhaite vivement que « les structures de contrôle de l’Etat comme l’Inspection des Domaines et des Affaires Foncières, le Contrôle Général des Services Publiques se penchent sur cette question de ventes frauduleuse par la Directrice Générale Adjointe que j’étais en contrôlant ma gestion », clame l’ancienne DGA de l’ACI, qui fait de la transparence, son cheval de bataille.
B. Daou