Les organisations maliennes d’aide aux expulsés sont montées au créneau le samedi dernier à l’occasion d’un point de presse pour appeler les autorités politiques et administratives à prendre leur responsabilité, à secourir nos compatriotes en détresse pour leur protection et leur prise en charge sur les lieux de transit, précisément ceux revenus de la Côte d’ivoire et de la Libye , soit près de 17 000 maliens. Sur les travailleurs migrants de diverses nationalités se retrouvèrent aux camps de Choucha, ville frontalière entre la Tunisie et la Libye, 218 Maliens en détresse ont pu bénéficier du soutien de la mission de l’AME, à en croire Ousmane Sidibé. Qui a révélé que dans le camp de Saloum frontière naturelle entre l’Egypte et la Libye et une localité située à 425 Kms de Bengazi, sur les 27 communautés présentes dans ce camp de fortune, plus de 375 de Maliens y ont souffert le martyre. Ce sont deux missions qui ont séjourné durant deux semaines le mois dernier dans ces camps du Haut commissariat des réfugiés (HCR) et une mission sur le site de Febak à Bamako et les villes de l’intérieur.
Dans les deux camps, les missionnaires accompagnés des psychologues, psychiatres et de médecins ont constaté, dans ces moments difficiles pour ces gens, des violations flagrantes des droits humains commises lors de la crise. Et c’est surtout en Libye que des maltraitances à base raciale c’est-à-dire une véritable chasse aux noirs, a vu le lynchage et le dépouillement des immigrants de tous leurs biens et que des femmes ont été victimes des attouchements sexuels et de la barbarie des Libyens au point que les conférenciers ont décrié le soutien aveugle que les Maliens apportent au guide libyen Mouammar Kadhafi.
L’indifférence du gouvernement dénoncée
Ils ont par ailleurs déploré le fait que l’Etat Malien n’a apporté aucun soutien financier aux migrants en difficulté après leur accueil à l’aéroport devant des caméras. « Dans le camp de Choucha situé en plein désert ou crevaient des centaines de Maliens, l’Etat n’a déboursé même pas un rond pour rapatrier nos compatriotes, chaque migrant était contraint de payer 30 dinars pour se faire rapatrier par l’OIM », a révélé M. Sidibé. Au camp de la Febak s’était le désintéressement total de la part de nos autorités qui, aux dires de Mahamadou Keïta de l’AME, ont refusé catégoriquement de prendre en charge les blessés par balles et les personnes tombées malades dans les camps. Pour leur part, l’AME et ses partenaires ont mené plusieurs activités d’assistance directe, de soutien d’urgences sur la santé et de communications sur la situation générale des 11 000 arrivants au Mali. Donc, ils tirent la sonnette d’alarme pour attirer l’attention de nos autorités et des bonnes volontés pour une gestion efficiente des migrants de retour forcé dont les conséquences socio politico économiques sont incalculables.
Aliou Badara Diarra
L’ Indicateur Renouveau 31/05/2011