Incapable de s’unir, de s’entendre et de parler de la même voix à cause des intérêts personnels inouïs des acteurs politiques et militaires, le Mali a failli disparaitre sur la carte géographique du continent africain le 10 janvier 2013 lorsque les Djihadistes ont fait sauter les deux verrous stratégiques des forces armées et de sécurité qui sont Konna et Diabaly et menacer du coup le fondement de la nation malienne.
Il a fallu l’intervention in- extrémiste de la France à travers l’Opération Serval et les forces Tchadiennes pour sauvegarder l’existence de toute une nation meurtrie et humiliée pendant plus d’une année où des femmes, des filles furent violées et battues, des mains amputées, des humiliations quotidiennes, des milliers de refugiés au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. Au lieu de faire face à ces criminels sans foi ni loi, les Maliens de tout bord (responsables politiques et militaires, société civile, leaders musulmans) ont passé tout leur temps à s’affronter à Bamako pour des places juteuses.
Le coup d’état du 22 Mars 2012 qui devrait trouver une solution à ce problème, a été vidée de son contenu car les auteurs ont compris que la crise du Nord les dépasse et cela depuis 1992 depuis l’avènement du régime démocratique. Au lieu de se remettre en cause et de s’assumer pleinement comme étant les vrais fautifs de tous les maux dont souffre le pays, certains maliens qui semblent avoir une mémoire courte, veulent faire croire à l’opinion publique que c’est la France qui a imposé ces accords et qu’on doit les rejeter purement et simplement.
La paix et l’unité du pays n’ont pas de prix
Par la faute des autorités politiques et militaires au vu et au su de tous les maliens, le MNLA, AQMI, Ansardine, le MUJAO et autres bandits armés ont occupé les 2/3 du territoire national depuis le 17 janvier 2012. Incapable de s’unir et de s’entendre et de parler de la même voix pour sauver la patrie en danger, on a assisté à des tiraillements inutiles et rocambolesques de part et d’autre uniquement pour assouvir leurs propres intérêts personnels. Du coup la classe politique s’est fracturée avec son corollaire de création de différents groupes politiques suite au coup de force militaire le 22 mars 2012.
L’armée profondément divisée notamment entre les Bérets Verts et les Bérets Rouges avec les évènements du 30 Avril 2012 sans oublier la police nationale. Pour ne pas arranger les choses, la société civile, surtout les leaders musulmans, s’est mêlée en prenant position pour telle ou telle partie face à une population (il est vrai passive) qui ne sait plus à quel saint se vouer pour sortir de l’étau.
Profitant de cette cacophonie au Sud, les Djihadistes et autres bandits armés se sont fortement renforcés en matériels militaires et humains. Sachant l’incapacité notoire et la confusion du pouvoir central de Bamako et l’effritement du commandement militaire, ils décident d’attaquer les deux verrous stratégiques à savoir Konna et Diabaly qu’ils vont réussir au bout de quelques heures de batailles. Du coup ce fut la panique à Mopti, Ségou et Bamako dont les habitants ont songé à fuir vers le Sénégal, la Guinée, la Mauritanie, le Burkina Faso et la Côte-D’ivoire. Heureusement Dieu est là pour nous offrir la France et le Tchad qui ont intervenu pour bouter ces criminels et ces fous de Dieu hors du pays.
Et c’est tout à normal que le dialogue soit imposé car sachant que les maliens sont incapables de faire face à ces criminels et quand on sait que les forces étrangères ne vont pas éternellement restées au pays. Que serait devenu le Mali sans cette intervention rapide de la France et du Tchad ? Où étaient toutes ces personnes qui sont en train de crier à hue et à dia pour dénoncer ces accords préliminaires ? Tout les spécialistes de la guerre n’ont-ils pas reconnu que même l’ensemble des armées ouest-africaines ne peuvent pas faire face à ces redoutables criminels à plus forte raison l’armée désorganisée et mal équipée du Mali ?
Au lieu de rester à Bamako et dire de n’importe quoi, ils doivent remercier le Bon Dieu pour avoir sauvé la patrie malienne. Ce qui doit compter c’est l’unité et la paix pour sortir de cette crise sociopolitique et sécuritaire depuis le 17 janvier 2012. Surtout qu’il ne fait aucun doute que c’est le Mali qui est sorti gagnant de ces accords d’Ouagadougou. En attendant les vraies négociations avec le nouveau président qui sera élu le 28 juillet prochain, l’armée malienne sera présente à Kidal, la laïcité et l’intégralité du pays ont été reconnues par les Indépendantistes du MNLA.
Qui dait mieux ! Pour l’instant tout bon malien doit se réjouir de l’arrêt des hostilités dans le Nord du pays pour le bonheur des populations de ces zones, des militaires maliens présents au front et non des maliens vivant au Sud et surtout ceux de Bamako qui sont à l’abri de cette guerre.
Sadou Bocoum
la Mutation 2013-07-03 08:50:34