Depuis l’indépendance en 1960, la rébellion touareg constitue le plus grand problème du Mali pour des raisons aussi tristes les unes que les autres. Faute de trouver une solution interne et définitive à la récurrence du conflit entre le gouvernement et les mouvements armés, le Mali s’est livré sur un plateau d’argent aux desseins sournois et duplices de la France et de la communauté internationale qui optèrent pour une parodie d’accord censé pour la réconciliation et la paix.
En effet l’accord léonin issu du processus d’Alger, signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako devant le monde entier, s’est révélé pour le régime d’alors le jalon d’un véritable hara-kiri, tant son application tenait de la quadrature du cercle, à cause de sa portée antinationale et perfide. Résultat : le régime signataire de l’accord a été évincé sans faire bouger les lignes d’un pouce. Nonobstant, le régime transitoire en cours caresse le désir d’une appropriation nationale de l’accord et envisagerait même de le débarrasser de certaines clauses, quitte à effaroucher les groupes armés. En vérité, l’insistance pressante des groupes armés pour l’application de cet accord conçu de toutes pièces par la France est l’expression probante et criante de leur mauvaise foi.
Du reste, récemment à l’hémicycle français le député Jean-Paul Le Coq clamait haut et fort la connivence notoire entre son Etat et la rébellion séparatiste malienne avant de marteler en toute sincérité que ledit accord de paix a été rédigé sans le peuple malien et ne correspond en rien à ses aspirations et de surcroît menace l’intégrité territoriale.
Sur un tout autre plan le refus catégorique du cadre stratégique permanent de réconciliation (CSPR) de céder sa présidence tournante au ministre de la réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, ajouté à l’échec de la quasi-totalité des actions entreprises par le comité de suivi de l’accord (CSA)qui n’a plus siégé depuis octobre 2021 à cause des déclarations hostiles qui montent crescendo, prouvent à suffisance que le gouvernement malien doit envisager plusieurs hypothèses pour enfin se tailler la part de lion à l’intérieur de ce cocon d’embûches dans lequel ce semblant d’accord de paix a plongé notre nation.
Somme toute, il ne faut pas se leurrer en pensant qu’à l’accord issu du processus d’Alger va se substituer un accord pour la paix et la réconciliation nationale issu d’un vrai dialogue inter-maliens. Pour ce faire, le gouvernement transitoire actuel doit à n’importe quel prix dissuader les versatiles ardeurs belliqueuses des groupes armés qui ne pensent et ne sentent pas le Mali.
Ousmane Tiemoko Diakité
Source : Le Témoin