ACCORD DE PAIX : Une nouvelle résolution en gestation

Opening of GA 72 2017 AM France

Trois ans après le paraphe de l’accord pour la paix et la réconciliation, l’ONU perd patience
pour sa mise en œuvre. Une nouvelle résolution est en préparation dans ce sens sous l’égide
de la France.
Le Conseil de sécurité envisage une résolution dont le projet a été rédigé par la France qui
prolongerait pour un an la mission de maintien de la paix au Mali, considérée comme la plus
meurtrière. Au même moment, le projet de résolution demande des progrès dans les efforts de
paix.
Le triste constat sur le terrain est que la force de la Minusma, forte de 15 000 hommes, a perdu
104 soldats de la paix depuis son lancement en 2013, dont neuf ont été tués cette année. Une
situation de plus en plus malgré la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et des
groupes armés il y a trois ans.
Le Conseil devrait voter la semaine prochaine sur la mesure qui "exprime un sentiment
d’impatience face aux retards persistants" dans la mise en œuvre de l’accord de paix et menace
d’imposer des sanctions aux parties qui bloquent les efforts de paix.
Sur ce sujet, l’impatience gagne du terrain et les populations attendent toujours l’application
des sanctions annoncées en grande pompe par la communauté internationale. Le projet de
résolution en question charge le secrétaire général Antonio Guterres "d’évaluer le concept de
mission", suggérant que le Conseil pourrait envisager une refonte majeure de la Minusma si la
violence continue.
"Un plan de transition"
Une grande inquiétude demeure depuis qu’un groupe d’experts de l’ONU a averti dans un
rapport au Conseil en mars dernier que l’insécurité "continue à faire rage" dans le pays, avec un
trafic généralisé de migrants, de drogues et d’armes. Par ailleurs, le projet de résolution
distribué au Conseil mardi soir maintiendrait le niveau des troupes de la Minusma à 13 289 et la
police à 1920 jusqu’en juin 2019.
Cependant, il demande (le projet) que Guterres intensifie le déploiement des moyens militaires
tels que les hélicoptères et autres moyens logistiques dont la mission a grandement besoin pour
couvrir le vaste territoire.

Une urgence avec des élections présidentielles qui se tiendront au Mali le mois prochain, la
mesure appelle surtout à un vote "inclusif, libre, juste, transparent, crédible". Comme exigence
du projet de résolution, Guterres fera rapport au Conseil tous les trois mois sur la crise et
présentera un "plan de transition" en vue d’une éventuelle stratégie de sortie à long terme pour
la mission.
A. M. C. intellivoire.net