L’installation des autorités intérimaires dans les cinq régions du nord, initialement prévue à partir de vendredi dernier, en application de l’accord de paix de 2015 a été reportée. Du côté des autorités, on parle d’un léger retard », à cause des « problèmes logistiques et d’organisation ». Des explications rejetées par l’opposition qui évoque plutôt un « rejet des fameuses autorités par les populations locales ».
Prévue du 15 juillet au 15 aout selon l’entente signée le mois dernier entre le gouvernement et les mouvements armés, l’installation des autorités intérimaires dans les cinq régions du nord, initialement prévue à partir de vendredi dernier, en application de l’accord de paix de 2015 a été reportée.
La création de ces autorités est prévue par l’accord de paix signé en mai-juin 2015 par le gouvernement, les groupes armés qui le soutiennent (Plateforme) et les ex-rebelles de la (Coordination des mouvements de l’Azawad, (CMA).
« Le processus de désignation des autorités intérimaires qui devait commencer aujourd’hui (vendredi) prendra finalement un léger retard », a déclaré à l’AFP un haut responsable ayant requis l’anonymat.
« Des problèmes de logistiques et d’organisation » demeurent encore à résoudre » a-t-il affirmé, sans préciser de nouveau calendrier.
« Nous devons commencer (leur installation) par Kidal « , chef-lieu de la région du même nom contrôlé par la CMA et la Plateforme, or, des responsables de ces groupes « sont au Niger » pour une médiation sous l’égide de ce pays voisin, a-t-il encore affirmé.
Des explications rejetées par l’opposition qui évoque plutôt un « rejet des fameuses autorités par les populations locales ».Fin mars, les députés maliens avaient voté la loi modifiant le Code des collectivités territoriales afin de permettre leur création.
Contestant ces dirigeants intérimaires, en dénonçant notamment une violation de principes constitutionnels, l’opposition avait saisi la Cour constitutionnelle pour annuler la loi. Sa demande a été rejetée.
La contestation a pris une tournure dramatique lorsque, mardi, des jeunes de Gao, la plus grande ville du Nord, sont descendus dans les rues pour les dénoncer. La manifestation, interdite selon les autorités locales, a été violemment dispersée par les forces de sécurité. Quatre civils ont été tués, et une trentaine de personnes blessées.
« Les inquiétudes suscitées par certaines dispositions de l’accord (de paix) découlent, de manière évidente, d’interprétations erronées », a affirmé jeudi le président malien Ibrahim Boubacar Keïta dans un message à la Nation, appelant à « œuvrer encore davantage pour sa meilleure compréhension et son appropriation par l’ensemble » de la population.
Maliki