Un camion benne a tué une femme et son enfant hier matin à Moribabougou. En colère, la population a brulé l’engin et la police est intervenue pour désamorcer la tension et procéder à des interpellations afin de rétablir l’ordre.
C’est au marché de Moribabougou que le drame s’est produit. Le chauffeur du camion benne en provenance de Koulikoro aurait perdu le contrôle de son mastodonte face à une dame, accompagnée de son enfant. Selon un témoin du nom d’Oumar Diarra, la victime était une femme enceinte. « Elle était accompagnée par une petite fille. Sous le coup du choc, la population a brulé le camion benne et agressé le chauffeur. C’est la police qui est intervenue pour disperser les manifestations à l’aide de gaz lacrymogène », s’explique-t-il.
Pour lui, au moins une dizaine de personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre et de sécurité. « Ce qui a été déplorable est que les agents de sécurité ont poursuivi les citoyens même dans les rues. Certains ont été même torturés. Les conseillers à la mairie étaient obligés de se mettre à l’abri. Parce que l’atmosphère était infernale », témoigne-t-il.
Informé par ses services d’un cas d’accident causant une mort d’homme, le commissaire principal de police Ibrahim Kébé, commissaire en charge du commissariat de police de Moribabougou, a dépêché ses éléments sur le terrain. « Nos éléments sont arrivés et ils ont trouvé que les populations étaient surexcitées. Ils avaient extrait le conducteur de la cabine de son véhicule « , dit-il. Heureusement, se réjouit-il, les agents de sécurité ont pu l’exfiltrer et l’ont emmené au commissariat de police de Moribabougou… ». Pour la fluidité de la circulation, la police a privilégié des carrefours afin de réguler la circulation et faciliter la circulation des usagers. Ce qui a permis aux paisibles citoyens de vaquer à leurs occupations sans pourtant avoir des contraintes au niveau de la circulation, explique-t-il.
RN 27, un boulevard de la mort
La route nationale 27, l’axe Bamako-Koulikoro, est devenue très accidentogène depuis son aménagement par l’Etat et dont les travaux en phase terminale. Le drame survenu hier n’est pas le premier accident mortel sur cet axe plus fréquenté par les camions bennes transportant du sable. La police annonce une quarantaine de cas à la date d’aujourd’hui. « Ce qui est déplorable est que depuis l’ouverture du commissariat, nous avons enregistré une quarantaine de cas d’accident avec mort d’homme », précise une source policière.
Selon le commissaire principal de police, Ibrahim Kebe, en charge du commissariat du Moribabougou, la situation a poussé les forces de l’ordre et les services compétents à prendre des mesures. Mais elles peinent à porter les résultats à cause du mauvais comportement des citoyens et des chauffeurs de camions bennes qui fréquentent la voie. « Depuis un certain temps, en synergie avec la mairie de Moribabougou et celle de N’Gabacoro droit, nous avons décidé de prendre des mesures pour freiner le taux de criminalité sur la route RN 27. Parmi ces mesures, la désignation de deux éléments pour aider les élèves au niveau du marché de Moribabougou à traverser la voie. Malgré toutes ces dispositions, nous sommes confrontés à ce problème », précise-t-il. « C’est pourquoi, nous sommes en train de voir dans la mesure du possible avec nos partenaires qui sont l’Anaser et la direction nationale de la route pour organiser des ateliers de sensibilisations auxquels tous les usagers de la route participeront, particulièrement les conducteurs des camions bennes et des Sotrama », ajoutera-t-il.
Bréhima Sogoba