Au moment où le président de la République annulait les factures des branchements sociaux à cause du Covid-19, ils sont nombreux les quartiers périphériques où la population a du mal à se procurer de l’eau facilement.
La distribution de l’eau au Mali fait face à des défis comme l’approvisionnement des quartiers éloignés de la capitale. Dans ces zones périphériques, les populations, surtout les femmes et les enfants, souffrent le martyr à cause surtout du difficile accès à l’eau. «Ici on s’approvisionne de l’eau à travers les forages privés», souligné M. Ousmane Koné, propriétaire d’un lavage (autos, motos…) à Lassa, sur les hauteurs de Bamako en commune IV.
Par ailleurs dans d’autres zones éloignées de la capitale, la population s’approvisionne grâce à des forages et des fontaines. Mais, les moyens d’accès ne sont pas à la portée de toutes les bourses. «Chez nous, les fontaines payant varient de 10 à 15 voire 25 F Cfa le bidon de 20 litres. Ceux qui ont les pousse-pousses livrent le chargement à 500 F Cfa. Il est aussi possible de louer des charrettes à 200 CFA», nous confie Djénéba Doumbia étudiante résidant à Boulkassoumbougou, en commune I de Bamako.
Et d’ajouter, «Celles qui n’ont pas les moyens de payer les pousse-pousses ou de louer des charrettes, sont obligées de porter des seaux sur la tête. Sans compter que les routes sont mal en point et les distances longues».
Au niveau des installations, tout le monde apporte sa pierre à l’édifice selon ses moyens. «La Somagep est en train de creuser des trous pour changer les tuyaux. Certain forages sont des dons des partis politiques et d’autres sont réalisés par des personnes de bonne volonté», souligne Djénéba Doumbia.
Généralement dans ces genres d’endroits les forages et les fontaines sont payants et leurs propriétaires font souvent de bonnes affaires, surtout en cette période de saison sèche où presque tous les puits ont tari. «Les forages et fontaines sont géré par l’un des membres de la famille. Tu payes avant de te ravitailler 15 à 25 F Cfa. Certaines familles peuvent acheter jusqu’à 4 à 5 chargements», affirme M. Zoumana Samaké, un résidant d’Hamdallaye, non loin du Commissariat du 5e Arrondissement.
Les matins et les soirs sont devenus des moments où l’ambiance règne autour des borne-fontaines. «Des fois l’ambiance est à son comble parce que souvent il y a des discussions et même des bagarres à cause des files d’attente», a indiqué Djénéba Doumbia.
L’eau est indispensable à la vie. Si chaque citoyen doit apporter sa pierre à l’édifice afin que les quartiers périphériques puissent s’approvisionner décemment en eau, le gouvernement doit mettre les bouchées doubles pour que l’accès à l’eau potable ne soit plus un luxe pour les Maliens, sans distinction aucune.
- Cissé et F. Kéita, Stagiaires